Note du 23 juin 2020
Auteurs : Mohamed MAIGA, ingénieur social, consultant sur les questions socioéconomiques de territoires – Dr. Youssouph SANE, Enseignant Aménagement, Urbanisme et Décentralisation
Contexte :
- Rappelons que le pays vit une crise sociopolitique et institutionnelle profonde. Dans nos analyses précédentes, nous avions mis l’accent sur les origines, les enjeux et les hypothèses de transformation de cette crise.
- Rappelons que les manifestations du 5 juin et du 19 qui visaient explicitement la démission du Président Ibrahim Boubacar Keita, la démission de la cour constitutionnelle et de l’Assemblée Nationale du pays ont eu comme effet majeur la crispation des tensions au niveau des parties. Chaque partie a décidé finalement de camper sur ses positions.
- Rappelons que ces perspectives arrivent après les différentes médiations et les conclusions de la médiation de la CEDEAO. Quelques jours avant la manifestation du 19 juin, plusieurs médiations s’étaient succédées, avec pour objectif l’apaisement des tensions et faire renoncer le mouvement populaire conduit par l’imam Mahmoud Dicko à l’idée de manifester à nouveau le vendredi 19 juin 2020. Une médiation a été conduite sans grand succès par l’ancien Président malien Moussa Traoré, de même pour les échanges conduits par BokaryTréta de la majorité présidentielle.
- Rappelons que malgré les annonces du Président Ibrahim Boubacar Keita et du Premier ministre Boubou Cissé quelques jours avant la manifestation du 19 juin et la médiation conduite par la CEDEAO, la manifestation a bien eu lieu.
Pour les analystes et les observateurs avertis, il était surtout question de savoir comment la manifestation du 19 juin dernier allait se terminer. Finalement cette manifestation qui a ressemblé fortement à une démonstration de force pour l’imam Dicko s’est terminée sans dégâts. Les hypothèses présentées de part et d’autres étaient nombreuses et restent encore nombreuses dans l’optique de la résolution du conflit ; avec un enjeu hypothétique particulier autour du sort de l’Assemblée Nationale du Pays.
Dans ce document, on évoquera essentiellement l’enjeu autour de l’Assemblée Nationale et les perspectives de sortie de crise.
Enjeu :
Ces derniers jours, l’enjeu principal est surtout autour de l’Assemblée Nationale avec la question de savoir lequel des deux parties au conflit va gagner la bataille autour de cette institution. Le Président de la République n’a aucun intérêt à perdre ce partenaire de poids et l’imam Dicko à tout à gagner d’une dissolution de cette institution. Si le Président de la république perd l’avantage de l’Assemblée Nationale, avec une dissolution totale, son pouvoir connaitra un affaiblissement face auquel il ne pourra plus s’affirmer. Ce sera un pouvoir présidentiel vide de substance. Il faut noter par ailleurs que cette institution reste la plus grande force institutionnelle aujourd’hui du Président de la République et que les parties conduites par l’imam Dicko n’ont que très peu de chance d’obtenir l’avantage dans cette institution par le biais de la médiation. A noté une tentative de synthèse de l’enjeu global : on peut synthétiser l’enjeu global de l’opposition actuelle entre les parties en insistant sur le fait que la finalité de l’action de l’imam Dicko et de ses partisans est surtout de vider de sa substance le pouvoir présidentiel. Toutes les demandes de cette partie vont dans ce sens. D’autre part, le Président de la République a compris cette finalité mais … Pour lire la suite, abonnez vous via abonnement@aliberconseil.com
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