L’exploitation des ressources minières au Mali : comment assurer un partage juste et équitable pour une majorité des Maliens. C’est le thème d’un grand colloque initié par le Centre d’étude et de réflexion au Mali (CERM) les 3 et 4 juillet 2023 à l’hôtel Radisson Collection de Bamako. Plusieurs acteurs nationaux et internationaux impliqués dans l’exploitation du sous-sol malien étaient au rendez-vous.
Depuis des siècles, le Mali est reconnu de par l’immensité de ses ressources minières. Mais, cette richesse peine toujours à avoir un impact positif sur la vie du Malien. C’est pourquoi d’ailleurs, les acteurs de ce secteur ne cessent de poser chaque jour des actes pour que « l’Or » du Mali puisse briller pour l’ensemble des Maliens. C’est dans ce cadre que ce colloque du Centre d’étude et de réflexion au Mali (CERM) a été initié les 3 et 4 juillet 2023. Un colloque qui a regroupé des acteurs miniers du Mali et leurs partenaires techniques et financiers autour de l’exploitation des ressources, mais aussi la problématique du partage juste et équitable de cette richesse. « L’exploitation des ressources minières au Mali : comment assurer un partage juste et équitable pour une majorité des Maliens » était le thème de la rencontre.
Pour le secrétaire général du ministère des Mines, M. Soussourou Dembélé, il s’agissait de « débattre sans tabou, de manière constructive sur les défis qui se posent sur la gestion des ressources minières au Mali sur les plans socio-économiques, environnementaux et politiques et améliorer le partenariat gagnant-gagnant. » A ses dires, « ces richesses qui sont des opportunités pour le Mali l’obligent à faire face aux défis importants dont, notamment disposer de l’arsenal juridique, technologique et des compétences requises pour une gestion efficace et à long terme de l’ensemble de ces richesses, trouver les mécanismes appropriés pour que les populations en particulier celles vivants à proximité des sites d’exploitation puissent bénéficier des retombées de ces ressources minières et préserver l’environnement ».
Une énième initiative du genre qui vient s’ajouter à près d’une vingtaine d’autres depuis huit ans qui sont chaque fois soumises aux plus aux décideurs afin de les guider dans leur prise de décision.
Particulièrement cette année, ce colloque vient dans un contexte où les plus hautes autorités de la transition sont engagées dans une dynamique de valorisation du secteur minier à travers, notamment des actions d’audites, de changements de textes par rapport au code minier, au contenu local etc.
De la valeur ajoutée selon l’ancien premier ministre et maire de la commune IV du district de Bamako Moussa Mara qui estime qu’en tant que première source d’exportation du Mali et une source de revenus très importants, la question des ressources minières doit être au centre des réflexions pour que l’Or soit profitable pour l’ensemble des partenaires impliqués, (Etat, collectivités territoriales, investisseurs privés, nationaux ou internationaux, les populations environnantes des sites d’exploitation à travers la question de l’environnement et l’espace de vie. « Il faut une alchimie intelligente permettant à chacun de s’en sortir » indique le premier ministre Mara.
Tout en soulignant que « l’or, considéré comme le premier produit d’exportation, génère entre 250 à 300 milliards de Fcfa par an », Tiédé Fané, représentant le maire de Sadiola et les communautés proches des zones d’exploitation, regrette de son côté que les retombées de cette contribution significative soient toujours en deçà de ce qu’elles pourraient être.
Issa Djiguiba, journaliste à l’ADS