Le Niger, centre de repli de l’action occidentale au Sahel dans la lutte contre le terrorisme est désormais entre les mains des militaires. A la suite du coup d’Etat contre le président Mohamed Bazoum.
Depuis le repli des opérations occidentales au Niger après les brouilles diplomatiques entre Bamako et Paris et entre Ouagadougou et Paris, la quasi-totalité des opérations occidentales de lutte contre le terrorisme se sont installées au Niger. Le pays a bénéficié des appuis de premier plan dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Les aides au développement et les appuis techniques ont dépassé tous les niveaux déjà connus. Et pour finir, la politique occidentale pour le Sahel mettait le Niger en premier plan. Et pourtant, ce sont les militaires nigériens qui ont décidé de mettre tout à terre.
Le lien hautement apprécié entre l’héritier de l’ancien Mahamadou Issoufou (Mohamed Bazoum) qui prédisait une stabilité plus longue du Niger, n’a finalement pas été suffisant. Et le Niger n’a pas résisté à la tentation militaire qui prévaut au Sahel.
La chute de Niamey et la mise sous tensions des organisations africaines
Décrédibilisée, décriée, la CEDEAO a rapidement essayé de contenir la situation nigérienne mais le constat est simple : la CEDEAO est arrivée à la fin d’une phase de son existence. L’organisation sous régionale, malgré les réunions d’urgence et les appels à la libération du président Mohamed Bazoum n’a pas réussi à contenir ce quatrième coup d’Etat au sein de son espace.
D’autres part, cette crise aura été celle qui a mis l’Union Africaine à nue. On aura entendu des mots très dures de son actuel président, le tchadien Moussa Faki, à l’égard des militaires nigériens et pour le retour du Président Bazoum. Mais aucun résultat, tous les efforts de ces organisations n’ont servi finalement à rien jusqu’à présent.
Le Sahel ou l’autre Libye
Il était craint et finalement il est sans doute en train d’arriver. Face à la crise de légitime dans les organisations africaines, le Niger et tout le Sahel finalement sont sur la menace d’une intervention extérieure. Si elle se confirme, le Niger et tout le Sahel tomberaient dans les mêmes travers que la Libye à traverser après l’intervention de l’Otan et la mort du Colonel Mouammar Kadhafi. L’écosystème sahélien déjà fragilisé par une crise sécuritaire inédite ne pourrait pas résister aux conséquences d’une telle intervention.
Le Niger : une guerre dictée
A plusieurs égards, c’est l’image qui reste. Depuis le coup d’État au Niger, les communiqués de pays occidentaux sont dynamiques, c’est notamment le cas de la France mais aussi des Etats-Unis. Ces communiqués condamnent non seulement le coup d’État, la prise en otage du président Bazoum mais incitent également à l’action militaire ultime pour réinstaller Mohamed Bazoum au pouvoir à Niamey. Au risque de conduire le Sahel dans une guerre avec plusieurs fronts.