Après ses deux phases d’exécution, le projet d›autonomisation des femmes et dividende démographique au Sahel (Swedd-Mali) a organisé du 4 au 6 mars dernier, au Centre International des Conférences de Bamako (CICB), « Les journées Swedd », journées d›information sur les résultats du projet.
C’était sous la présidence du ministre de l’urbanisme, de l’habitat, des domaines, de l’aménagement du territoire et de la population, M. Imirane Abdoulaye Touré avec à ses côtés ses homologues en charge de la jeunesse et des sports, de l’instruction civique et la construction citoyenne, de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, de l’Emploi et de la formation professionnelle ainsi que les représentants des partenaires techniques et financiers du projet.
A la fin de la première phase de 2016 à 2020, l’impact très positif de l’intervention de Swedd auprès des bénéficiaires à amener ses partenaires à lui ac- corder un financement additionnel de 60 millions de dollars contre 40 millions à la première phase, soit un coût global de 100 millions de dollars pour les deux phases de 2016 à 2024.
Une initiative conjointe du Groupe de la Banque mondiale, des Nations Unies et de neuf pays (Bénin, Burkina-Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) qui vise successivement l’accélération de la transition démographique, via la maîtrise des taux de fécondité et de mortalité infantile, la réalisation d’objectifs plus larges consistant à déclencher le dividende démographique et la réduction des inégalités entre les sexes en améliorant le niveau d’autonomisation des femmes et des adolescentes.
Après 8 ans d’exercice au bénéfice des femmes et filles en général, l’heure était au bilan les 4, 5 et 6 mars derniers afin de faire de la lumière sur les dif- férentes réalisations du projet Swedd.
Ainsi, on note 15 régions couvertes, 210 communes touchées 1000 villages concernés, plus d’un million de personnes directement bénéficiaires dans divers domaines selon les statistiques données lors de cette présentation par le coordinateur général du projet M. Moussa Sidibé.
Plus spécifiquement en termes de résultats, plus de 7 500 000 personnes ont été touchées à travers di- verses activités de la campagne médiatique Stronger Togheter et autres activités de mobilisation sociale ; Plus de 6 000 religieux et leaders communautaires mobilisés pour soutenir les interventions du projet par des dialogues et des échanges intergénérationnels sur l’autonomisation des femmes, la Scofi de la SR/ la lutte contre les VBG, et 6 radios communautaires installées.
On note également, 500 centres SSA/P ouverts et équipés de matériels pédagogiques et didactiques (tableau noir, règles, livres, table-bancs, etc.), 9 mois d’encadrement intensif, 14 786 enfants âgés de 8 à 12 ans déscolarisés et non scolarisés qui ont retrouvé le chemin de l’école à travers la stratégie de scolari- sation accélérée dite passerelle (SSA/P).
Intervenant dans plusieurs domaines, on note en matière de scolarisation et maintien des filles au fon- damental 2, : 622 écoles du fondamental 2 ouvertes par Swedd, 272 665 filles du fondamental 2 (premier cycle du secondaire) ayant bénéficié d’au moins une des interventions relatives à la scolarisation (service de transport, hébergement, nourriture, fourniture sco- laire, cours supplémentaire UCT ou CCT), une réduc- tion du taux d’abandon scolaire des filles du fonda- mental 2 de 53 % à moins de 3 % dans les écoles d’intervention du projet.
Pour le maintien des filles après le DEF au niveau de l’enseignement secondaire général, technique et professionnel : 6 148 filles bénéficiaires de cours de remédiation dans les 200 établissements retenus pour les interventions, 99,6 % de taux de rétention au secondaire général et de l’enseignement technique professionnel.
En somme, les différentes interventions combinées au titre de l’année scolaire 2017-2023 donnent : Un taux de rétention des filles à 98,48 % au fondamental 2, un taux de passage en classe supérieure de 61 % pour les filles bénéficiaires de l’appui du projet Swedd, un taux d’admission de 51, 7 chez les filles au DEF ses- sion de l’année 2023 dans les écoles retenues pour les interventions Swedd 47,39% au niveau national soit une différence de 4,31 points de pourcentage.
Sur un autre plan, notamment la mise en œuvre du sous-projet d’appui à l’apprentissage et à l’autono- misation économique des filles /femmes associé à la SRMNIN donne sur le Volet formation et installation des filles/femmes non scolarisées et déscolarisée précoces (filles et femmes du premier groupe dans les AGRS) : 37 166 filles et femmes formées et instal- lées dans les activités génératrices de revenus AGRs.
Sur le volet formation professionnelle et installation des filles et femmes dans les métiers traditionnelle- ment réservés aux hommes (filles et femmes groupe 2 et 3) : 1 600 filles et femmes de groupes 2 et 3 ont été formées et/ou recyclées et par la suite installées dans les métiers innovants ou des métiers tradition- nellement réservés aux hommes.
Au niveau de l’Alphabétisation des filles/femmes : 700 centres d’alphabétisation pour filles renforcés et équi- pés, 37 166 filles et femmes ont été alphabétisées.
Par ailleurs, il faut noter que le suivi économique au- près de 6 500 filles et femmes installées en activité a donné entre autres : 10 339 756 930 FCFA de chiffre d’affaires, 25 167 emplois générés, 87 479 membres de ménages bénéficiaires directs des appuis du projet Swedd ; une augmentation du niveau de revenus des filles bénéficiaires qui était de 2 473 Fcfa (selon le rapport d’étude de base de l’évaluation d’impact de la sous-composante 1.2 de Swedd en 2017) à plus de 40 000 Fcfa actuellement.
Au-delà de ces chiffres, on peut signaler également des statistiques très satisfaisantes dans d’autres do- maines comme la mise en œuvre du renforcement des capacités en compétences de vie et leadership ; la Mise en œuvre de plan d’actions de lutte contre les violences basées sur le genre et mesures de sauve- gardes sociales, tout cela sans compter d’autres in- terventions très positives comme l’Accréditation Iso/ CEI 17025 par SOAC du LCQM du LNS 30-12-2022, qui a positionné le Laboratoire National de la Santé (LNS) au rang des grands laboratoires de contrôle qualité des médicaments en Afrique francophone et le premier dans la zone UEMOA, l’offre de service de SR/PF, le suivi de l’utilisation des équipements mis à la disposition de la Pharmacie Populaire du Mali (PPM) par SWEDD, le recrutement et l’installation de 323 sages-femmes en milieu rural, la mise en œuvre du plan d’actions de la plateforme des juristes, entre autres.
En raison de l’impact très satisfaisant sur les bénéfi- ciaires, le ministère de tutelle, a souligné la nécessité d’une nouvelle phase du projet. Une requête pour la- quelle certains partenaires n’ont pas tardé à apporter une réponse. « Au regard des résultats enregistrés et les défis auxquels le Mali est confronté en matière de santé, d’éducation, d’autonomisation de la femme, de la scolarisation des filles et autres, je n’ai point de doute qu’une réponse favorable sera donnée à cette sollicitation pour le grand bonheur des femmes et des filles du Mali » a indiqué le représentant de UNFPA, M. Yves SASSENRATH dans son allocution lors de la cérémonie. Selon le représentant de la Banque Mon- diale au Mali, le projet Swedd a été le projet régional le plus performant du portefeuille de la banque en 2023. C’est pourquoi il n’a pas manqué d’inviter les autres pays d’intervention du projet à s’inspirer de l’expérience malienne.