Engagés dans une mondialisation économique dont ils ne maitrisent pas les ressorts financiers, les Etats africains ont tous intérêt, malgré leurs potentiels en termes de ressources minières, à soigner le climat des affaires afin de relancer l’économie du continent.
Le climat des affaires est une notion très importante dans une économie qui se veut dynamique. Selon le dernier rapport annuel de Doing Business de la Banque Mondiale, les économies d’Afrique subsaharienne détiennent le record du nombre de réformes mises en œuvre pour améliorer l’environnement des affaires. Les deux pays les plus réformateurs en Afrique subsaharienne sont l’île Maurice et le Rwanda qui sont aussi les seuls à figurer parmi les cinquante premières économies du monde. Ces deux pays sont des exemples à suivre pour les autres pays africains car ils ont réussi à attirer des investisseurs étrangers et nationaux dans plusieurs secteurs. Par exemple, ils ont mis en place des reformes robustes pour faciliter la création d’entreprise, l’obtention des permis de construire et l’obtention de prêts.
L’exemple d’un pays comme le Mali avec une économie extravertie basée sur l’exportation des matières premières, oscillant à la 148ème position dans le rapport Doing Business, montre qu’il y a du travail à faire au niveau du climat des affaires, même si des efforts notables ont été réalisés depuis quelques années. Le gouvernement malien doit continuellement reformer l’environnement des affaires pour attirer et retenir des investissements privés étrangers et nationaux qui contribueront à soutenir la croissance, créer des emplois et exalter le développement économique.
Bien entendu, la réforme est un processus à la fois nébuleux et long. C’est un marathon, pas un sprint. Parvenir à des réformes significatives exige des efforts soutenus et coordonnés au sein des pouvoirs publics.
Un bon programme de réforme du climat des affaires au Mali nécessite un certain nombre de mesures :
- Améliorer significativement la sécurité dans le pays ;
- Consolider rapidement le dialogue constructif avec la CEDEAO pour une levée des sanctions tout en poursuivant les réformes fiscales ;
- Renforcer le cadre institutionnel pour booster l’activité entrepreneuriale ;
- Mettre en place une bonne coordination entre les organismes d’exécution pour porter le processus de réforme ;
- Renforcer le commerce transfrontalier, à travers notamment le système d’échange de données informatisées (EDI) déjà opérationnel depuis 2010/2011 ;
- Le taux de transfert de propriété a été révisé à la baisse passant de 15% à 7%, il faudrait le mettre à zéro ;
- Pérenniser et renforcer l’initiative « Mali invest » portée par l’API-Mali ;
- Assurer une bonne communication et un dialogue systématique avec le secteur privé, puisque ces acteurs sont les premiers bénéficiaires des réformes et qu’ils sont les mieux placés pour exhiber les difficultés.
Amadou SY, économiste, collaborateur à l’ADS