Au Bénin, les attaques terroristes se multiplient depuis plusieurs années. Le gouvernement béninois a annoncé, ce début janvier, une attaque terroriste durant laquelle 28 soldats ont péri sous les balles des jihadistes de l’Etat Islamique.
Le Bénin, l’un des plus petits pays de l’Afrique de l’Ouest et situé dans le golfe de Guinée s’était contenté de repousser des petites attaques des terroristes. Mais, le pays frontalier au Burkina Faso et Niger a subi une lourde attaque le jeudi 10 janvier, qui a fait 28 morts, selon les médias.
« 28 éléments des forces de Défense et de sécurité ont été tués. Le ratissage continue, pour le moment 40 assaillants ont été neutralisés. », a déclaré aux médias une source militaire haut placée qui a requis l’anonymat. La même source a estimé que « l’attaque a eu lieu au niveau du triple point », le nom donné à la zone frontalière entre le Bénin, le Niger et le Burkina Faso, a précisé cette même source.
Ces dernières années, les attaques terroristes sont en hausse au nord de ce pays dirigé par l’homme d’affaires Patrice Talon. Selon les autorités béninoises, ces attaques sont l’œuvre des groupes jihadistes d’ Al Qaïda » et de l’Etat islamique.
La frontière avec le Burkina Faso, épicentre des attaques
Par ailleurs, Cotonou entretient une relation inamicale avec ses voisins sahéliens, depuis la prise de pouvoir de Ibrahim Traoré, et de Abdrahamane Tiani.
Pourtant, selon certains experts sécuritaires, la région frontalière avec Ouagadougou reste l’épicentre de ces attaques terroristes. Les autorités ont toujours faiblement communiqué sur ces attaques jihadistes à leurs portes. Récemment en décembre dernier, trois soldats ont été tués dans une attaque terroriste et quatre ont été blessés au nord-est du pays. Toujours selon les médias, sept soldats avaient encore été tués en juin 2024 dans une attaque au parc de la « Pendjari », au niveau de la frontière avec le Burkina Faso. D’après une source militaire du pays de Mathieu Kérékou, le pays a perdu plus de 121 soldats entre 2021 au décembre 2024.
Ouagadougou et Niamey, sources de menaces
Par ailleurs, une autre source a indiqué qu’actuellement, « il est clair que la menace s’intensifie. Plus la situation au Niger et au Burkina Faso se dégrade, plus c’est dur pour le Bénin ». Tout en soulignant que le défi pour l’armée béninoise « toujours en construction » est de continuer à se former pour être « opérationnelle ». Pour notre source, « il y a des résultats, ils [l’armée béninoise] arrivent à tuer des terroristes mais ne veulent pas communiquer dessus donc ce n’est pas toujours visible – notamment pour ne pas informer les jihadistes de leur stratégie et parce que c’est anxiogène. »
Dans le cadre d’une opération appelée « Mirador », Bénin avait mobilisé 3.000 soldats pour sécuriser ses frontières, en janvier 2023. Les autorités avaient également recruté 5.000 soldats supplémentaires pour renforcer la sécurité au nord du pays.
L’appui américain : un soutien précieux
Selon les informations des médias locaux, l’ambassade des États-Unis avait fait don de 12 véhicules blindés de transport de troupes, de 280 plaques balistiques et de 35 radios tactiques à l’armée, en novembre dernier. Brian Shukan, ambassadeur des États-Unis au Cotonou a même précisé auprès des médias que la valeur de ces équipements s’élève à 6,6 millions de dollars.
Le ministre béninois de la Défense, Fortunet Alain Nouatain, avait même soutenu durant la remise des équipements que « cet appui américain constitue un soutien précieux aux forces armées dans leurs missions de défense. »
Ces mêmes médias ont rapporté que l’Union européenne avait annoncé, fin avril dernier, le déblocage d’une somme estimée à 47 millions d’euros. Plus singulièrement pour acheter de matériel et d’équipements, afin de soutenir ce petit pays membre de la Cédéao dans sa lutte antiterroriste.
Pour rappel, les pays frontaliers du Bénin comme Ghana et Togo sont également victimes depuis quelques années d’attaques terroristes.