Les dimensions de la bonne gouvernance
Il n’existe pas encore de définition de cette notion qui soit acceptée par tous à l’échelle internationale et par tous les acteurs nationaux et internationaux. Cependant, elle contient cinq dimensions clés que l’on retrouve souvent dans les discours. La première dimension est l’élaboration et la mise en œuvre de politiques économiques et sociales judicieuses. La seconde, une gestion compétente du secteur public accompagnée de l’existence d’un noyau d’administrateurs professionnels et une fonction publique efficace. La troisième dimension est l’existence d’un cadre juridique bien conçu, prévisible et assorti d’un pouvoir judiciaire fiable et indépendant. La quatrième dimension est la relation faite avec un très faible degré de corruption dans la sphère publique et l’existence de mécanismes efficaces de lutte contre cette corruption lorsqu’elle est constatée. La cinquième dimension est liée à l’intégrité et la responsabilité financières, ainsi que la présence de structures garantissant qu’un gouvernement rende compte de sa gestion financière et fasse preuve de transparence. Nous pouvons ajouter une sixième dimension liée à un niveau pertinent de dépenses militaires et l’exercice par les forces armées de rôles appropriés dans la vie civile.
La bonne gouvernance est une culture de la paix
Les principes de bonne gouvernance tels que définis par le Programme des Nations Unis pour le Développement(PNUD) en 1997 constituent une bonne base pour asseoir une culture de la paix.Le premier de ces principes, c’est la participation. Hommes et femmes devraient disposer d’une voix en matière de prise de décisions, directement ou indirectement par le biais des institutions légitimes qui représentent leurs intérêts. Une participation aussi large que possible est fondée sur la liberté d’association et de parole, ainsi que sur les capacités nécessaires pour participer de façon constructive à la prise de décisions. Le second principe est la primauté du droit. Il s’agit d’appliquer les textes juridiques de façon impartiale, en particulier les lois relatives aux droits de l’homme. Le troisième principe est la transparence. Elle est fondée en partie essentiellement sur la libre circulation de l’information. En d’autres termes, faire en sorte que tout usagerpuisse directement avoir accès aux processus, aux institutions et aux informations. Le quatrième principe est la capacité d’ajustement. C’est-à-dire queles institutions et les processus doivent viser à répondre aux besoins de toutes les parties prenantes. Le cinquième principe est le consensus. Avec des intérêts très souvent différents, le consensus permet d’aboutir à des résultats qui servent largement les intérêts communs. Le sixième principe est l’équité. Ce principe est destiné à permettre à tous hommes et toutes les femmes d’avoir la possibilité d’améliorer ou de maintenir leurs conditions de vie. Le septième principe est l’efficacité et l’efficience. En d’autres termes, amener les institutions à fournir des résultats en fonction des besoins, tout en utilisant au mieux les ressources. Le huitième principe est le principe de responsabilité. Ce dernier s’inscrit dans une optique d’exhorter les décideurs du secteur public, du privé et des organisations de la société civile à rendre des comptes. Le neuvième principe est celui de la vision stratégique.
Par ces principes, on peut comprendre que le cheminement vers une bonne gouvernance est un cheminement vers une culture de la paix. C’est d’ailleurs dans ce sens que l’Unesco appréhende la culture de la paix comme « un ensemble des représentations et des savoir-faire contribuant au succès des processus de paix. Participent à la culture de paix le développement des principes démocratiques, la promotion des normes de droit, la diffusion de représentations moins partiales de l’histoire ou de la société d’un pays.»