Au Burkina Faso, plus d’un mois après la prise de pouvoir par le lieutenant-colonel, Paul-Henri Sandaogo Damiba et ses camarades, la situation sécuritaire reste toujours préoccupante. En effet, environ quelque 160.000 personnes ont été contraintes de fuir leurs localités pour le seul mois de janvier au Burkina Faso, selon plusieurs ONG.
Le désormais ex-MSPR dirigé par le lieutenant-colonel, Paul-Henri Sandaogo Damiba a fait tomber, le 24 janvier dernier, le régime du président Roch Marc Christian Kaboré. Un régime qui a été victime de la colère de la population qui l’accusait d’être incapable face à l’insécurité galopante dans le pays. En effet, le mécontentement ne cessait de croître au Burkina Faso en raison de « l’incapacité » du gouvernement à éliminer avec succès une insurrection islamiste dans le pays depuis 2015. Une colère populaire qui a atteint de nouveaux sommets en novembre, lorsque 53 personnes ont été tuées par des djihadistes présumés.
Cependant, la prise de pouvoir par l’armée n’a rien changé dans la situation sécuritaire. Car l’insécurité persiste et continue toujours de gagner du terrain dans le pays. Ce qui a occasionné le déplacement de plus d’une centaine des personnes, le seul mois de janvier 2022, dans le pays des hommes intègres, selon plusieurs ONG qui indiquent que la population déplacée dans le pays a fortement augmenté. En effet, ce déplacement de la population face aux attaques djihadistes meurtrières qui frappent le pays, porte le nombre total de déplacés à 1,7 million.
La situation toujours préoccupante
En proie depuis 2015, à une expansion djihadiste, les lignes peinent encore à bouger au Burkina Faso. Cela, malgré l’arrivée des militaires au pouvoir depuis plus d’un mois maintenant. Alors que le renversement de l’ancien régime victime des mouvements populaires, avait fait naître l’espoir de lendemains meilleurs. Cependant, quelques jours après la prise des fonctions du lieutenant-colonel, Damiba en tant que président de la Transition, quelle stratégie pour son autorité pour calmer les ardeurs de la situation sécuritaire ? Surtout que les tombeurs de l’ex-président se fixaient comme priorité des priorités, la restauration, dans les meilleurs délais, de l’intégrité du territoire et le retour des déplacés internes dans leurs localités d’origine.
Quand même, il n’y a toujours pas d’accalmie du côté sécuritaire dans ce pays du Sahel, considéré comme l’un des États de la région les plus touchés par le phénomène du terrorisme. Outre le Burkina Faso, plusieurs chefs d’État démocratiquement élus en Afrique de l’Ouest ont été victimes de coup d’État, dans la plus part de cas à cause de l’insécurité persistante. C’est le cas d’un pays limitrophe du Burkina Faso, le Mali en 2020. Aussi, cette situation a créé une nouvelle révolution militaire dans la région qui est soutenue très souvent par les populations. Ce qui semble, par ailleurs, montrer l’échec des régimes civils démocratiquement élus. Mais, au Burkina Faso, les nouvelles autorités n’ont pour le moment, montré aucune stratégie visible ni lisible de retournement de la situation. Pourtant, le phénomène terroriste continue de hanter la population civile.
La paix dans l’union nationale Après le coup d’État du 24 janvier dernier, renversant le président Roch Marc Christian Kaboré, une nouvelle ère du Burkina Faso s’est ouvert. Cependant, cette situation intervient à un moment difficile de l’histoire du pays des Hommes intègres, engagé, depuis environ 6 ans dans une lutte complexe contre le terrorisme. L’heure n’est plus au règlement de compte personnel, indiquent des observateurs. Car selon eux, le seul ennemi commun doit être le terrorisme. En effet, pour lutter contre ce phénomène mondial, les autorités actuelles doivent impliquées toutes les couches sociales du pays. Par ailleurs, notons que seule l’union sacrée de toutes les filles et tous les fils du Burkina Faso pourrait donner raison à la stabilité. Dans ce sens le pari de cette lutte « complexe » contre le terrorisme sera certainement gagné. Pour cela, les autorités doivent ouvrir la porte au dialogue, réunissant l’ensemble de couches sociales du pays y compris le président déchu, Roch Marc Christian Kaboré et les exilés politiques.