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Côte d’Ivoire : l’étau se resserre autour d’ADO

Côte d’Ivoire : l’étau se resserre autour d’ADO

Alassane Dramane Ouattara, Président de la République de Côte d'Ivoire

La justice a ordonné le mardi 22 avril, à la Commission électorale indépendante la radiation de Tidjane Thiam sur la liste électorale. Une décision qui a fait rougir les ténors du parti politique de Félix Houphouët Boigny, quelques heures après cette décision judiciaire, le président Thiam s’est adressé à ses militants, en protestant contre cette « décision inique » « du pouvoir » qui veut « écarter l’un des candidats le plus sérieux » à la course présidentielle d’octobre 2025. 

Cette affaire a éclaté suite à une plainte de Valérie Yapo, militante et membre du bureau politique du vieux parti ivoirien contre l’ex patron du Crédit Suisse. Elle conteste l’élection de Tidjane Thiam à la présidence du PDCI-RDA, en décembre 2023, selon plusieurs sources « au moment du congrès, Tidjane Thiam n’avait plus la nationalité ivoirienne. Elle s’appuie en l’occurrence sur l’article 48 du code de la nationalité, le même qui a conduit à sa radiation de la liste électorale »

Selon les dispositions de ce code, « un ivoirien majeur perd sa nationalité au bout de 15 ans s’il acquiert volontairement une nationalité étrangère ou en reconnait ». L’avocat de la plaignante, Maitre Alain Bokola a estimé que « la justice ne peut se contredire. La juridiction ne peut pas remettre en cause ce qu’elle -même vient de décider. Nous sommes confiants à 90% ». 

Cependant, le camp de la défense du Tidjane Thiam, a balayé avec le revers des mains ces arguments, Me Rodrigue Dadjé a estimé pour sa part que « l’article 48 ne s’applique pas à Tidjane Thiam, car il est né français, du fait de sa filiation ». 

Le PDCI-RDA sur le créneau contre cette radiation « injuste, injustifiée et incompréhensible »

Quelques heures après cette décision de la justice, le président du principal parti d’opposition ivoirienne, Tidjane Thiam s’est adressé à ses militant dans une vidéo virale, le mardi 22 avril. Il a indiqué de ne pas accepter sa radiation sur la liste électorale provisoire par la justice, à un pas du scrutin présidentiel. 

Le candidat désigné du PDCI-RDA s’est insurgé contre cette décision, en affirmant que « je n’accepterai pas cette radiation, parce qu’elle est injuste, injustifiée et incompréhensible. Le PDCI-RDA n’accepterait pas cette radiation »

Pour lui, le régime Ouattara vient « simplement d’éliminer, à travers un raisonnement juridique inique et incompréhensible, son rival le plus sérieux », en énumérant des sondages récents qui le mettraient au perchoir des intentions de vote. Il a poursuivi en justifiant que « cette manœuvre intervient après une série d’attaques visant à fragiliser sa candidature », craignant qu’une fois de plus, le pays ne soit « au bord d’une crise ». 

Le candidat du PDCI-RDA a réitéré sa détermination à maintenir sa candidature « je suis absolument déterminé à me battre pour que les ivoiriens puissent choisir librement celui ou celle qui doit les diriger durant les 5 prochaines années. Je crois que tous les amis de la Cote d’Ivoire, nous-même les ivoiriens, la communauté internationale, doivent peser dans ce sens. Le PDCI est uni derrière moi. Il n’y aura pas de plan B, il n’y aura pas de plan C. Nous voulons aller à cette élection représentée par le candidat que le PDCI s’est librement choisi à 99,5% de façon complètement transparente et démocratique ». 

En signe de protestation contre la radiation de leur président sur la liste électorale, les députés du parti démocratique de Côte d’Ivoire – PDCI, insurgés, ont décidé de ne pas participer à une session plénière à l’Assemblée nationale, le mercredi 23 avril. 

« Beaucoup d’arguments juridiques sont avancés mais c’est une orchestration savamment préparée par le pouvoir en place », a déclaré Simon Doho, président du groupe parlementaire du PDCI. 

Le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly a, en outre, rejeté ces accusations et rappelé le principe de séparation de pouvoir, « nous sommes en train de bâtir un Etat de droit qui est basé sur le respect des textes. En la matière, le droit a été dit dans chacun de ces cas. Je ne vois pas où est-ce que le gouvernement intervient ». Cette figure gouvernementale a rejeté toute idée d’un nouveau dialogue, lors de son traditionnel point de presse à l’issue de chaque conseil des ministres, tel que réclamé par l’opposition car, pour lui, « la 5ème phase du dialogue est bouclé et pour éviter des arrangements qui ne sont pas conformes avec les textes »

Qui est Tidjane Thiam ? 

Tidjane Thiam est un homme politique et dirigeant d’entreprise ivoirien âgé de 63 ans. Il est détenteur de la nationalité française de 1987 à 2025 et celle de la Cote d’Ivoire de 1962 à 2025. Il a dirigé plusieurs entreprises au niveau international dont McKinsey & Company, Prudential et Crédit Suisse. Durant la présidence de feu Henri Konan Bédié, il fut ministre du plan et du développement de la Cote d’Ivoire. Ce diplômé de l’Ecole polytechnique et de l’Ecole de mines de Paris, est le président du PDCI depuis 2023, après la mort de phœnix de Daoukro. 

Tidjane Thiam est né à Abidjan, et il est issu de deux familles africaines influentes. Sa mère était la nièce du père de l’indépendance ivoirienne, Félix Houphouët Boigny, sa grand-mère maternelle Aka Amoin Thérèse est la cousine de ce dernier. 

Son père, Amadou Thiam est journaliste né au Sénégal en 1923, diplômé de l’institut international de journalisme de Strasbourg, qui a émigré en Cote d’Ivoire en 1947. Il jouissait de la nationalité française en vertu des lois coloniales avant de s’installer en Cote d’Ivoire. Son oncle Habib Thiam fut Premier ministre du Sénégal pendant plus d’une décennie et président de l’Assemblée nationale du même pays. Le père de l’actuel président du PDCI soutint le président Boigny dans son combat pour l’indépendance de la Cote d’Ivoire. Il fut nommé directeur de Radio Cote d’Ivoire, avant d’être deux fois successives ministre de l’information sous le régime du parti unique ivoirien. 

Entre 1994 et 1999, selon les archives, Tidjane Thiam a participé activement au programme de privatisation réclamé par le Fonds monétaire international – FMI, avec la privatisation du réseau téléphonique, des services, de la production d’électricité, des aéroports, du réseau ferroviaire et de nombreuses sociétés du secteur agricole. 

En 1998, il est sélectionné parmi les « 100 jeunes décideurs du monde de demain » du Forum économique mondial de Davos, et 1999, il est élu membre du « Dream cabinet » par ce même forum. En décembre 1999, alors que Tidjane Thiam est en déplacement à l’étranger, le gouvernement du président Bédié est renversé par l’armée ivoirienne. À son retour au pays, il a été arrêté et assigné à résidence durant des semaines. Le général Robert Guéi, alors chef de la junte lui propose le poste de chef de l’exécutif, mais il refuse et quitte le pays début 2000. 

Mohamed Camara, pour L’Analyse de la semaine – ADS 

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