Les Etats ouest africains demeurent toujours confronter à une multitude de défis dont entre autres l’insécurité, le terrorisme, les coups d’Etat… qui, mine de rien, ralentissent le développement économique de ces territoires. De cette situation, les populations dont l’écrasante majorité végète dans la pauvreté, sont les premiers à en souffrir.
La pauvreté apparait ainsi comme l’une des causes majeures des conditions économiques difficiles de ces pays. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la question de la pauvreté et de son traitement est récurrente dans la pensée sur le développement et dans l’agenda politique international. A partir de là on peut en déduire que la problématique de la pauvreté est indubitablement liée à celle du développement et de la croissance économique.
Une situation générale d’extrême pauvreté
En se basant sur le seuil de pauvreté fixé à 1,90 dollar par jour, le taux d’extrême pauvreté de l’Afrique en 1981, soit 43,1 %, était presque égal à la moyenne du taux du reste du monde, soit 42,8 %. Cependant, en 2015, le taux d’extrême pauvreté de l’Afrique, qui était d’environ 35,5 %, était 6,8 fois supérieur à la moyenne du reste du monde.
Dans les années 1990, les niveaux de pauvreté du Nigeria, du Lesotho, de Madagascar et de la Zambie étaient comparables à ceux de la Chine, du Vietnam et de l’Indonésie. Néanmoins, alors que ces derniers ont réussi à réduire considérablement l’extrême pauvreté, les pays africains ont échoué.
Des disparités régionales criardes
En Afrique, les taux de pauvreté les plus importants sont concentrés en Afrique subsaharienne. On note que l’Afrique centrale a le taux de pauvreté extrême le plus élevé (54,8 %), suivie de l’Afrique australe (45,1 %). Les taux en Afrique de l’Ouest et de l’Est sont respectivement de 36,8 % et 33,8 %. Quant à l’Afrique du Nord, elle a atteint la cible fixée par les ODD, ayant réduit son taux de pauvreté sous le niveau de 3 %, en 2019.
Ces différences régionales reflètent l’importance des écarts entre les 54 pays africains. Dix d’entre eux possédaient des taux de pauvreté extrême excédant 50 % en 2019. Le Soudan du Sud, le pays le plus pauvre d’Afrique, a enregistré un taux supérieur à 80 % et le Burundi, Madagascar, la République centrafricaine et la République démocratique du Congo ont tous enregistré des taux de pauvreté extrême supérieurs à 70 %.
D’autres pays ont réalisé de bons résultats. Par exemple, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, les Seychelles et Maurice ont eu des taux de pauvreté extrême inférieurs à 1 % en 2019. L’Égypte, le Cap-Vert et la Libye ont également atteint la cible fixée par les ODD.
Les causes sont pourtant connues…
L’incapacité de l’Afrique à réduire son taux élevé de pauvreté extrême a été attribuée à de nombreux facteurs, le premier étant que sa croissance est fortement tributaire des ressources naturelles au lieu de dépendre du développement du secteur agricole et rural, qui caractérise 85 % des moyens de subsistance des Africains. En plus d’une faible détention des actifs et d’un accès limité aux services publics, les niveaux de pauvreté initialement plus élevés font que les foyers ont du mal à tirer parti de la croissance. Il faut ajouter que la mauvaise gouvernance, la corruption et les fortes inégalités dans les revenus ne font qu’exacerber la pauvreté.