Le public sportif malien n’a pas fini de digérer l’élimination atroce à la CAN 2023 en quarts de finale face à la Côte d’Ivoire qu’une nouvelle défaite face au Ghana (1-2) en éliminatoires du Mondial 2026 vient rajouter une couche. Le sélectionneur Eric Sékou Chelle considéré comme le principal responsable de ces échecs similaires (changements inefficaces, mauvaise gestion des dernières minutes du match, etc.) est en grande difficulté.
Le Mali qui se targue d’avoir le « meilleur milieu du monde » et qui selon plusieurs analystes foot dispose d’un des plus grands réservoirs de footballeurs espoirs du monde n’y arrive pas.
Le sélectionneur malien Eric Sékou Chelle est sous les feux des critiques depuis la défaite amère des Aigles du Mali contre le Ghana dans le cadre des éliminatoires du Mondial 2026 Zone Afrique le jeudi 06 Juin 2024 au stade du 26 Mars de Bamako. Le Mali menant 1-0 juste avant la mi-temps grâce à un but de Kamory Doumbia a finalement perdu le match dans les dernières secondes par le score de 2 buts à 1 pour le Ghana. Les supporters maliens qui ont rempli le stade 26 Mars comme jamais (la capacité du stade qui est de 50000 places a largement été dépassée) sont sortis déçus et frustrés. La défaite contre la Côte d’Ivoire à la CAN alors que les Aigles menaient au score et en supériorité numérique est toujours dans les esprits. Les supporters qui espéraient voir leur équipe montrer un joli visage face à une équipe du Ghana qui n’est plus celle qu’elle fut par le passé ont été très nombreux à demander la démission ou le limogeage du sélectionneur Eric Sékou Chelle. A la fin du match, certains supporters ont jeté des bidons sur les joueurs et l’encadrement et les commentaires étaient très virulents aux alentours du stade.
Similitudes entre les défaites
Depuis sa nomination en Mai 2022, Eric Chelle a pourtant sur le plan statistique un bilan plutôt correct avec 14 victoires, 5 nuls et 3 défaites en 22 matchs. Son équipe a surtout marqué 42 buts et encaissés 12. Le problème n’est pas tant ces chiffres mais la manière et les similitudes entre les défaites (contre la Côte d’Ivoire et le Ghana, deux grosses pointures du football africain). Certains supporters lui reprochent à juste titre de ne pas apprendre de ses erreurs et d’autres de ne pas savoir gérer sa pléthore de talentueux joueurs.
En effet, dès le retour des vestiaires, il a demandé à plusieurs joueurs d’aller se réchauffer alors que le Mali menait tranquillement au score et contrôlait le match. Comme face à la Côte d’Ivoire (cette fois plus tôt dans le match), il décida de faire des changements en sortant (encore !) Amadou Haïdara, Lassana Coulibaly et Lassine Sinayoko. Le jeu n’était plus le même et les Black Stars du Ghana ont commencé à prendre confiance. En défense également il fait entrer Kiki Kouyaté qui a perdu le ballon de l’égalisation (but de Jordan Ayew). La mauvaise exploitation d’un joueur comme Néné Dorgelès pose également question.
Pour certains observateurs, Eric Sékou Chelle ne met pas assez en avant les performances des joueurs pour les sélections. Des joueurs comme Diadié Samassékou, Falaye Sacko ou encore Adama Traoré Malouda en manque de temps de jeu dans leurs clubs ne devraient tout simplement pas être sélectionnés. D’autres estiment que son système préférentiel (le 4-4-2 losange) ne sied pas aux styles de joueurs dont il dispose.
La qualification au Mondial non compromise
Le Mali n’est toutefois pas hors de course. En effet, dans le groupe I, le Mali est 4ème à 4 points derrière Madagascar, Comores et Ghana qui ont toutes 6 points. Il reste donc 7 matchs pour les Aigles pour se qualifier au Mondial 2026 qui sera organisé conjointement par les États-Unis, le Canada et le Mexique du 11 juin au 19 juillet 2026. Le retour de l’attaquant vedette El-bilal Touré est une lueur d’espoir et certains supporters espèrent également celui d’Yves Bissouma écarté pour mauvais comportement.
Déjà, l’ancien international malien aura à montrer un visage plus reluisant de son équipe ce mardi 10 Juin 2024 contre Madagascar. L’erreur n’est pas permise.
Issa Djiguiba, journaliste pour L’Analyse de la semaine – ADS