Au bout du 500ème jours de combats, le président américain Joe Biden affirme que Vladimir Poutine a déjà perdu la guerre. Ces propos interviennent à un moment où le Chef de l’Etat russe fait face à une rébellion avortée des mercenaires de Wagner, mais aussi, à la contre-offensive ukrainienne sur le champ de bataille.
A l’occasion d’une visite à Finlande le jeudi 13 juillet, le président des Etats-Unis (USA) Joe Biden, déclarait que Poutine a déjà perdu la guerre en Ukraine. Mais l’affirme-t-il avec quelle certitude ? Quelles sont les évolutions sur le terrain qui pourraient éventuellement justifier cette hypothèse ?
L’impossibilité pour Poutine de gagner la guerre
C’est une situation inédite ! Personne ne s’y attendait à ce que cette guerre dure autant. La superpuissance tant vendue par les médias du monde de l’armée russe au début du conflit laisse place à un scepticisme rationnel sur la capacité de Poutine à remporter finalement la guerre. A un moment donné, on a cru à une stratégie des russes de faire perdurer volontairement la guerre afin que les ukrainiens abdiquent d’eux-mêmes. Cependant, un tel scénario s’avère de plus en plus improbable au regard de l’unité, de la discipline et de la solidarité du peuple ukrainien. Toutes choses qui font dire à Joe Biden qu’il n’y a pas de possibilité pour Poutine de gagner la guerre en Ukraine, soulignant le manque de ressources de la Russie et ses difficultés économiques.
Un règlement négocié du conflit
Malgré leur solidarité affichée au côté de l’Ukraine, les puissances occidentales ne perdent pas de vue que la négociation reste la seule issue de cette guerre. La résistance de l’armée ukrainienne est jusqu’ici remarquable. Mais jusqu’où pourrait-elle continuer à résister ? C’est bientôt les élections présidentielles aux Etats-Unis (USA). Dès l’ouverture des campagnes présidentielles Joe Biden aura la lourde tâche de convaincre les citoyens américains du bienfondé de sa politique étrangère. Pourtant, un certain Donald Trump le guette et ne lui facilitera certainement pas la tâche. Face à cette éventualité, Joe Biden pousse un peu plus Volodymir Zélinsky à la négociation, de sorte que cette guerre finisse avant la fin de son mandat.
Malgré le peu de progrès de la contre-offensive ukrainienne sur le front, le président américain s’est dit convaincu que celle-ci mènerait à une demande de négociation de la part de Moscou. D’après lui, l’Ukraine fera des progrès significatifs dans son offensive et que cela débouchera sur un règlement négocié à un moment ou à un autre.
Moscou brandit la menace nucléaire
Face à la possible adhésion de l’Ukraine à l’Otan, ce qui fragiliserait davantage la Russie, Vladimir Poutine accentue les menaces. Il prévient, le jeudi soir à la télévision russe, qu’une adhésion de l’Ukraine à l’Otan ne sera pas favorable à la sécurité de l’Ukraine et contribuerait d’ailleurs à renforcer les tensions sur la scène internationale.
Au même moment, son ministre des affaires étrangères Sergui Lavrov donne le ton en affirmant également que la livraison des avions de combat F-16 aux ukrainiens par les occidentaux serait considérée comme une menace nucléaire.
Face à ces menaces, Joe Biden se dit sceptique quant à l’utilisation de l’arme nucléaire par la Russie. « Je ne crois pas qu’il y ait une réelle perspective que Poutine utilise l’arme nucléraire. Non seulement l’Occident, mais aussi la Chine et le reste du monde ont dit : n’allez pas sur ce terrain-là ! » affirme Joe Biden.
Des dissensions au sein de l’armée russe
A l’heure où les ukrainiens reprennent la main sur le champ de bataille, l’armée russe se montre plus que jamais divisée. Après la mutinerie des mercenaires du groupe paramilitaire Wagner dont le Chef, Evguéni Prigojine, dénonçait publiquement le manque de courage des autorités russes ; les officiers supérieurs avancent à rangs dispersés. Ce qui aboutit naturellement à des renvois comme ce fut le cas du général Ivan Popov, demis de ses fonctions le mercredi 12 juillet. Il était l’un des généraux les plus expérimentés présents sur le front ukrainien. Ces évènements prouvent à suffisance que la cohésion et l’entente se font rares dans les rangs de l’armée russe. Un signe prémonitoire d’une défaite prochaine de Poutine ? Le temps nous le dira.
Ballan DIAKITE, Politologue, ADS