L’escalade entre Israël et l’Iran a franchi un cap critique ce 13 juin 2025, avec une offensive israélienne d’envergure visant plusieurs sites stratégiques iraniens. L’opération, baptisée Lion en marche, aurait visé notamment les installations nucléaires de Natanz et des responsables des Gardiens de la révolution. Cette action a été lancée sans coordination préalable avec Washington, malgré les mises en garde transmises par Donald Trump à Benjamin Netanyahou.
À la veille de cette attaque, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) adoptait une résolution inédite dénonçant les manquements répétés de l’Iran à ses engagements nucléaires. Ce texte, soutenu par les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, marque un tournant diplomatique majeur : jamais depuis vingt ans une telle condamnation n’avait été votée contre Téhéran.
Face à cette pression croissante, l’Iran a annoncé l’activation d’une troisième installation d’enrichissement d’uranium, dans un site “sécurisé et inaccessible”. Simultanément, l’armée iranienne a déclenché des manœuvres militaires défensives, accentuant encore le climat d’alerte dans la région.
Les États-Unis ont ordonné l’évacuation partielle de leur personnel diplomatique en Irak, au Koweït et à Bahreïn, tout en restreignant les déplacements de leurs agents en poste en Israël. Cette mesure traduit la gravité perçue de la situation et la crainte d’une contagion du conflit.
Sur le plan diplomatique, les derniers pourparlers indirects via Oman n’ont pas permis de désamorcer la crise. L’échéance d’octobre, à laquelle les Européens pourraient activer le mécanisme de “snapback” pour rétablir les sanctions, se profile comme un point de bascule.
Israël a salué le vote de l’AIEA et multiplié les appels à une “réponse ferme”. Le ministre du Patrimoine, Amichaï Eliyahou, a ouvertement évoqué la possibilité de nouvelles frappes surprises. En réaction, le président iranien Pezeshkian a promis une reconstruction immédiate des sites touchés, tandis que les Pasdarans menaçaient de représailles d’une “intensité inédite”.
Ce nouvel épisode illustre un durcissement sans précédent du rapport de force entre Téhéran, Tel-Aviv et les puissances occidentales. Guerre et négociation se télescopent désormais dans un équilibre aussi précaire que dangereux.
David Motseba, pour L’Analyse de la semaine – ADS