La suspension par la France de sa coopération sécuritaire et antiterroriste avec le Mali marque une nouvelle étape dans la détérioration des rapports entre les deux pays. Cette décision intervient dans un contexte tendu, où les accusations réciproques d’ingérence et d’hostilité nourrissent une crise diplomatique persistante.
À l’origine de cette escalade, l’arrestation à Bamako d’un diplomate français soupçonné par les autorités maliennes d’activités de renseignement. Paris rejette ces accusations, exige sa libération immédiate et a riposté en expulsant deux diplomates maliens, après que Bamako a déjà déclaré indésirables plusieurs agents français. Cette succession de mesures illustre un climat de méfiance croissante, où chaque partie dénonce les agissements de l’autre.
Cette rupture de coopération, qui touche directement le volet sécuritaire, revêt une dimension symbolique forte. Elle intervient alors que le Mali reste confronté à une crise multiforme, marquée par la présence de groupes armés terroristes. La décision française, combinée au rapprochement affiché de Bamako avec de nouveaux partenaires comme la Russie, confirme que les relations entre Paris et Bamako s’orientent vers un point de non-retour.
Issa Djiguiba, pour l’Analyse de la Semaine – ADS