Un an après l’arrivée du Colonel Assimi Goïta à la tête du Mali, les défis auxquels font face les autorités sont encore nombreux. Malgré un bilan jusqu’ici mitigé par une frange de la classe politique et de la société civile malienne, l’espoir règne chez beaucoup de Maliens quant à la concrétisation de l’aspiration au changement durable dans plusieurs domaines.
Suite à un deuxième coup d’État survenu le 24 mai 2021, le Colonel Assimi Goita est investi Président de la Transition, le 7 juin 2021. Un an après son accession à la magistrature suprême, des actions concrètes sont menées dans des domaines auxquels aspire le peuple malien pendant des années.
En effet, quelques heures après la lecture de la liste du gouvernement Ouane II, par le Secrétaire général de la présidence, le Dr Kalilou Doumbia, Bah N’Daw et Moctar Ouane ont été arrêtés, avant d’être mis le lendemain, hors de leurs prérogatives.Pour se justifier, les militaires les ont reproché de la non-inclusivité dans la formation du gouvernement et l’incapacité à gérer le climat social qui était en parfaite ébullition, notamment la grève de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) et celle des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, entre autres. Cet épisode aura donc permis au Colonel Goïta, alors Vice-président de la Transition, de prendre les rênes de l’État, le 7 juin 2021, et Choguel Maïga, l’ex-Président du Comité stratégique du Mouvement du 5 juin Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), le nouveau Premier ministre, qui a aussitôt annoncé une nouvelle ère, celle de la « rectification » de la trajectoire de la transition.
Des réalisations concrètes dans divers domaines
En un an, le Colonel Assimi Goita a mené des actions concrètes dans plusieurs domaines, pour le bien-être du peuple malien. De l’équipement militaire pour les Forces armées Maliennes (FAMa), en passant par les infrastructures, l’éducation, l’agriculture, le sport ou encore la santé. Le Président Goita a multiplié les initiatives pour défendre le Mali et améliorer le quotidien des Maliens.
Durant les douze derniers mois, l’on note de nombreuses actions et de chantiers engagés pour rétablir le Mali. L’amélioration de la défense et de la sécurité sur l’ensemble du territoire national, premier défi majeur dans l’agenda des autorités de la Transition, est en marche. De nos jours, ce pari est en train d’être gagné, et à hauteur de souhait. Cette dynamique fulgurante retrouvée doit son succès depuis le début de la rectification de la trajectoire de la Transition, il y a un an. De vastes programmes de restructuration amorcés ont également donné une nouvelle orientation et un nouvel élan à notre outil de défense. Cet engagement de la hiérarchie militaire a surtout permis de prendre à bras le corps l’épineux dossier sécuritaire.
Pour permettre aux Forces armées Maliennes (FAMa) d’avancer et de traquer les terroristes sur le terrain, le vecteur aérien malien est renforcé avec l’acquisition de plusieurs matériels adaptés au contexte du terrain. Il s’agit notamment des hélicoptères de combat, des avions de transport de troupes au sol, des engins blindés, des radars, des véhicules de combat, des camions logistiques, des ambulances et bien d’autres équipements militaires. Ces efforts consentis depuis la rectification de la trajectoire de la Transition ont permis à coup sûr d’inverser les rapports de force sur le terrain. Les forces du mal, sans foi ni loi, sont désormais en totales débandades. Aujourd’hui, avec ces multiples acquisitions, l’Armée malienne est capable d’opérer en toute autonomie sur l’ensemble du territoire national.
Aussi, le premier Hôpital militaire dans l’histoire du Mali est en plein chantier sur quinze hectares. À tout cela, s’ajoute l’ouverture de l’école de guerre dont la première promotion compte une vingtaine de stagiaire, indique la télévision nationale dans une édition spéciale consacrée à l’an un de la résidence du Colonel Assimi Goita. Ce n’est pas tout. Le Colonel Goita s’est également attaqué aux infrastructures. À Bamako, on note l’achèvement des travaux de construction du viaduc, situé à Yirimadio. Les travaux de l’axe Tour de l’Afrique-intersection du 3e pont ont été également achevés. L’entretien routier n’est pas oublié. Plus de cinq milliards de francs CFA ont également été mobilisés pour réhabiliter dix-sept axes routiers dans la capitale malienne, indique l’ORTM dans son édition spéciale consacrée à l’an un de la présidence d’Assimi Goita. Aussi, faut-il noter, plusieurs autres routes sont en plein chantier à l’intérieur du pays.
Dans le domaine de la santé, le Colonel Goita a également mené des actions concrètes à cet effet. Au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Point-G, une vingtaine d’unités de dualisme sont installées. À celui de Gabriel Touré, le service pédiatrie est également renforcé avec des appareils ultramodernes, pour la bonne prise en charge des nouveau-nés. Au Centre national d’odonto-stomatologie, l’imagerie est équipée à 100%, souligne la télévision nationale. À cela, notons également le lancement des chantiers des hôpitaux de Koulikoro et Koutaila.
Dans le domaine de l’éducation, plus de mille quatre cents écoles ont été réhabilitées à travers le pays. En plus, la Direction générale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et l’agence malienne d’assurance qualité de l’enseignement supérieur ont désormais leurs propres sièges au grand bonheur du monde universitaire, précise l’ORTM.
Au plan agricole, les efforts du Chef de l’État ont permis au Mali de retrouver sa première place de producteur de coton en Afrique de l’Ouest, avec plus de sept cent quatre-vingt mille tonnes.
Dans le cadre des œuvres sociales du Président de la Transition, de l’eau potable flot également un peu partout à travers le pays. En un an, deux cents forages ont été réalisés au profit des populations sur l’ensemble du territoire national.
En sport, un vaste programme de réhabilitation des stades est engagé. Le stade du 26 mars en est une belle illustration. Autant de réalisations concrètes dans un contexte de crise et d’embargo, qui augurent de bonnes perspectives pour le Mali.
Lutte implacable contre la corruption
La promotion de la bonne gouvernance à travers une lutte implacable contre la corruption et la réduction du train de vie de l’État restent autres grandes priorités que s’est fixé le Président Goita dès sa prise de fonction. « La lutte contre la corruption sera sans état d’âme et sans esprit de recule », avait prévenu le Président de la Transition dès ses premiers jours de fonction. Sur ce plan, la machine est déjà en marche pour relever ce défi majeur et les résultats se font déjà sentir sur le terrain. Il s’agit notamment d’instaurer coute que coute la bonne gouvernance à tous les niveaux de la vie publique du pays. « Conformément aux vœux du peuple malien dans sa majorité, nous devons honorablement mener cette lutte afin que notre pays retrouve sa souveraineté économique et assurer l’épanouissement de ses populations », a-t-il insisté.
Pour réussir ce défi, le Président Goita a engagé une gouvernance de rupture et d’exemplarité. Ainsi, des audits sont menés dans plusieurs services publics ; des enquêtes ouvertes dans plusieurs dossiers, notamment celui relatif aux bâtiments publics, l’achat des équipements militaires, de l’aéronef présidentiel, de détournement des ristournes des producteurs de coton, l’affaire des éclairages publics à Bamako.
À noter que l’ouverture de ces dossiers a conduit à l’arrestation d’anciens ministres, de directeurs généraux, des maires, des financiers et comptables, des officiers de l’armée, entre autres. Au total, précise la télévision nationale, plus de mille quatre cent soixante-deux dossiers portant sur cent vingt-six milliards de francs CFA sur la corruption sont ouverts par la justice aujourd’hui. Au titre de remboursement, ajoute notre source, la justice a déjà versé au niveau du trésor public, plus de quatre virgule deux milliards de francs CFA. Et quinze milliards de francs CFA, au titre de caution sur le ministère de la Justice. Toute chose qui se traduira par la réduction drastique du train de vie de l’État. Cela, afin de dégager des espaces budgétaires pour améliorer les conditions de vie des populations, et assurer une répartition équitable des richesses nationales. C’est ainsi que le gouvernement économisera près de cent milliards de francs CFA qui sont réalloués auprès des secteurs prioritaires (la défense, la santé et l’éducation), souligne l’ORTM.
Une diplomatie refondée
Le retour du Mali, durant ces douze derniers mois, sur la scène politique avec une diplomatie d’engagement basée sur le respect de sa souveraineté, a été apprécié par le monde, notamment sur le continent africain. Il s’agit notamment de la reconfiguration géostratégique avec de nouveaux axes stratégiques, de nouveaux axes de coopérations dans divers domaines. Avec cette nouvelle voie tracée par les autorités de la Transition pour redonner au Mali toute sa splendeur d’entant sur l’échiquier international, les dirigeants actuels du Mali font face à l’ingérence de certains pays étrangers.
Pour y arriver, Bamako ne mange plus ses mots et n’est plus dans la demi-mesure pour dénoncer l’ingérence de certains pays étrangers. En témoigne la fin de l’Opération Barkhane, la suspension définitive de RFI et France 24, l’expulsion du représentant de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) du Mali, de l’Ambassadeur de la France au Mali, de la dénonciation de la coopération militaire avec la France, un retour aux sources avec le partenaire historique Moscou, le retrait du Mali du G5 Sahel ou encore l’annonce d’une tentative de coup d’État avortée. Une stratégie diplomatique soutenue et saluée par bon nombre de Maliens.
Cependant, malgré des sanctions économiques et financières imposées au Mali depuis cinq mois par la CEDEAO et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), sans oublier la brouille diplomatique avec la France depuis plusieurs mois, le changement auquel aspire le peuple malien trouve sa voie, de jour en jour.
Quoi qu’on puisse dire, la rectification de la trajectoire de la Transition, marquant l’an un du Colonel Assimi Goita à la tête du pays, a permis de donner un coup d’accélérateur à la sécurité à laquelle aspire le peuple malien pendant de nombreuses années. Les FAMa désormais équipées poursuivent leur montée en puissance et sont résolument concentrées sur leur mission régalienne.
Bakary Fomba, journaliste