Dans un sentiment de fierté, le Mali a célébré le 14 janvier 2023, le 1er anniversaire de la « Journée nationale de la Souveraineté retrouvée ». Un signal fort pour l’avènement du « Mali Kura ». Cependant, cette souveraineté tant chantée est-elle réellement retrouvée ?
Pour exalter le souvenir de la grande mobilisation du 14 janvier 2022, contre les sanctions économiques et fi- nancières de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), le peuple malien a commémoré le 14 janvier 2023, cette date historique dé- sormais institutionnalisée « Journée nationale de la sou- veraineté retrouvée ». La commémoration de cette jour- née est vue comme un grand pas vers la refondation de l’État malien tant chantée.
RÉAFFIRMER SON ATTACHEMENT AUX IDÉAUX DU CHANGEMENT ET DU RENOUVEAU
Le 14 janvier demeure dans les annales du Mali. En effet, suite à la tenue le 9 janvier 2022 à Accra, au Ghana, du double sommet de la CEDEAO et de l’UEMOA, le Mali a fait l’objet des sanctions « illégales, illégitimes et inhu- maines ». En réaction à ces mesures draconiennes contre ce pays sahélien, les autorités maliennes ont invité à un sursaut national à travers toutes les couches sociopoli- tiques du pays. Ainsi, le peuple malien s’est massivement mobilisé le 14 janvier 2022, pour dénoncer ces mesures tout en réaffirmant son attachement aux idéaux du chan- gement et du renouveau.
Au regard de l’impact de cette mobilisation historique sur la vie de la Nation malienne, notamment le renforcement de la résilience des populations, l’engagement du peuple malien pour le respect de la souveraineté du pays, l’éveil de conscience, les autorités ont pris l’initiative le 30 no- vembre 2022, lors de la session du Conseil des ministres, d’institutionnaliser la célébration de la journée du 14 jan- vier comme « Journée nationale de la souveraineté retrou- vée ». Il s’agit à cet effet non seulement de renforcer les acquis, mais aussi de renforcer le sentiment patrio- tique pour le respect de la souveraineté nationale et la défense citoyenne des intérêts vitaux du peuple malien.
À travers la commémoration de cette journée, l’objec- tif est de faire graver dans la conscience collective, le sentiment patriotique et la capacité de résilience du peuple malien pour l’affirmation et la restauration de sa souveraineté nationale retrouvée. Celle-ci repose désormais sur les trois principes définis par le Chef de l’État, le Colonel Assimi Goïta, conformément à la vision du peuple malien, notamment le respect de la souveraineté du Mali, le respect des choix straté- giques et de partenariats opérés par le Mali, et la dé- fense des intérêts vitaux des populations maliennes dans toutes les décisions prises.
Ainsi, les autorités éducatives ont initié l’exécution d’une leçon modèle dans toutes les institutions de l’éducation, notamment dans les classes de la 1ere année jusqu’à la 12e année. Cette activité de portée nationale et patriotique montre une fois de plus la détermination des autorités actuelles du Mali à aller vers le renouveau.
Tout en permettant de mobiliser les énergies pour défendre la patrie et les valeurs républicaines, ces actions consistent tout de même de maintenir la flamme patriotique, la volonté d’existence et de rési- lience, face aux défis de tous genres.
« FREINER L’ACTION DU GOUVERNEMENT »
L’année 2022 aura été une année « éprouvante » pour le Mali, « mais riche en évènements d’impor- tance majeure », indiquait le Colonel Assimi Goïta dans son allocution de Nouvel An 2023. Selon les autorités maliennes, ces sanctions visaient surtout à « freiner l’action du gouvernement malien dans la mise en œuvre de la volonté du peuple malien ex- primée à travers les recommandations des Assises nationales de la Refondation, tenues du 11 au 30 dé- cembre 2021 », lit-on dans un document ministériel daté du 9 janvier dernier.
UNE « PACOTILLE » ?
Cependant, le Mali semble être loin d’avoir retrou- vé sa souveraineté nationale. Pour des internautes avertis, cette souveraineté retrouvée, dont on fait allusion, reste une « pacotille » dans la mesure où le Mali reste dépendant sur d’autres plans, notamment monétaire et économique. À les en croire, le concept « Mali Kura » a été forgé de toutes pièces, en laissant croire au peuple, acquis de tout changement fonda- mental dans la gouvernance d’État.
En effet, la souveraineté nationale passe nécessaire- ment par l’indépendance politique, militaire, écono- mique et monétaire, sans lesquelles il ne saurait être question pour un pays d’être « pleinement souverain ». Selon Siné Diarra, expert-comptable, rapporte Mali Web, ces « quatre indépendances » restent les « piliers » de la souveraineté nationale dans la mesure où elles sont interdépendantes. À l’en croire, lors- qu’un de ces piliers ne fonctionne pas correctement, le pays ressemble à un « cheval qui a mal à une patte ». Aujourd’hui, tel semble être le cas pour le Mali.
Pour atteindre ces quatre « indépendances », dont les pères fondateurs du Mali étaient parvenus à mettre en place afin de poser les jalons de la souveraineté nationale, il serait plus que jamais nécessaire d’y tra- vailler sans relâche.
Bakary Fomba, Journaliste