Depuis l’arrivée des autorités actuelles à la tête du Mali, plusieurs industries s’installent à travers le pays, d’autres sont relancées par le pouvoir actuel en vue de redresser l’économie nationale.
Pour redresser l’économie malienne et réduire le chômage à travers le pays, le pouvoir actuel du Mali semble avoir emprunté une nouvelle voie pour le bien-être des populations maliennes. Plusieurs efforts ont été consentis dans ce sens afin de lutter contre le chômage, notamment la relance de l’usine malienne des produits pharmaceutiques (UMPP), celle de la Compagnie malienne des textiles (COMATEX). À travers la relance de ces structures, les autorités maliennes de la transition affichent clairement leur volonté de poser les jalons de l’industrialisation et de la relance de l’économie malienne à travers les produits manufacturés “Made in Mali”. Mais, beaucoup restent à faire dans d’autres secteurs-clés comme: la mine, l’électricité, l’eau et la santé.
Le Mali est un pays dont le potentiel énergétique n’est pas encore connu, mais auquel l’énergie sous ses formes classiques fait momentanément défaut. À cette première difficulté vient s’ajouter celle inhérente à la main-d’œuvre. Ce qui amène à poser le problème du lieu d’implantation des industries. Toutefois le traitement des produits agricoles peut donner lieu au développement d’entreprises solides transformant sur place la production agricole.
Ce, alors que le développement industriel, nous le savons, dans un pays comme le Mali est une condition indispensable pour la croissance soutenue et inclusive.
L’industrie, moteur de la croissance économique
En effet, l’industrialisation est un levier important qui permettrait au Mali et aux pays africains d’atteindre des taux de croissance plus élevés, de diversifier leurs économies et de réduire leurs vulnérabilités aux chocs extérieurs. Toute chose qui contribuerait substantiellement à la création d’une croissance économique forte, durable et inclusive, créatrice d’emplois et de richesses. Elle a aussi un effet multiplicateur sur l’emploi, consistant à créer autant d’emplois dans d’autres secteurs clés.
Une industrialisation durable qui profite à tous, allant de pair avec des innovations et des infrastructures, peut libérer des forces économiques dynamiques et compétitives qui génèrent des emplois et des revenus. Ces facteurs ont un rôle crucial dans l’introduction et la promotion de nouvelles technologies, le développement du commerce international et l’utilisation efficace des matières premières.
Une vision stratégique
L’Agenda 2063 qui constitue le cadre stratégique de l’Union africaine pour la transformation socioéconomique de l’Afrique, appelle à promouvoir des plans sectoriels et de productivité, ainsi qu’à développer des chaines de valeur régionales et de produits de base pour appuyer la mise en œuvre de politiques industrielles à tous les niveaux. Il s’agit notamment de promouvoir l’industrialisation, la production et l’exportation des produits à valeur ajoutée et la création d’emplois durables.
Des études empiriques suggèrent qu’une croissance économique forte, soutenue, inclusive et bien partagée est un des meilleurs moyens pour réduire la pauvreté, car elle permet d’augmenter les revenus des populations vulnérables, améliorant ainsi leurs pouvoirs d’achat et conditions de vie.
L’analyse empirique démontre qu’une vision stratégique et une véritable politique industrielle sont indispensables pour la transformation et le développement durable. L’industrialisation permet de diversifier, d’améliorer la productivité, de même que la compétitivité des économies africaines et de préserver ces économies des chocs extérieurs tout en renforçant leurs résiliences en créant de nombreux emplois et de la valeur ajoutée. Surtout le secteur industriel, s’il est productif, peut avoir un effet de levier sur la productivité des autres secteurs de l’économie.
Il reste cependant beaucoup à faire au niveau mondial pour exploiter pleinement ce potentiel
Les pays les moins avancés, en particulier, doivent intensifier le développement de leur secteur manufacturier s’ils veulent atteindre cet objectif d’ici à 2030, et doivent augmenter leurs investissements dans la recherche scientifique et l’innovation.
Malgré l’existence de programmes multiples et variés proclamant pour la plupart le rôle essentiel que doit jouer l’industrie dans le développement économique (et dont les actions prévues portent notamment sur le renforcement des infrastructures et l’amélioration de l’environnement économique) force est de constater qu’il subsiste des contraintes majeures qui entravent les initiatives de création et le développement des entreprises industrielles.
La faibles capacités technologiques et les freins environnementaux
De manière générale, les industries manufacturières maliennes ont de faibles capacités technologiques et évoluent dans un environnement où l’innovation se fait de manière fragmentée, et de manière générale, le Mali consomme plus de nouvelles technologies importées qu’il n’en crée. Cette faiblesse des investissements dans la technologie entraîne une incapacité pour les entreprises industrielles à se développer sur les marchés d’exportation des produits manufacturés de moyenne technologie et à soutenir la concurrence.
L’innovation scientifique et technique n’est pas encore une priorité réelle pour les pouvoirs publics au Mali. Pourtant, elle devrait être un objectif essentiel dans les efforts d’industrialisation du pays, car, les pays qui ont un secteur industriel développé sont ceux qui ont fait de l’innovation scientifique et technique l’une des priorités de leur politique industrielle. Cette dernière favorise l’accès à la maitrise technique et dynamise le développement local de ses connaissances à travers les investissements directs étrangers, l’acquisition de licences ou de biens d’équipement. Les entreprises industrielles doivent également concourir à l’établissement de parcs scientifiques et orienter les efforts en la matière vers l’apprentissage et l’innovation technologiques.
Créer des infrastructure de base
Pour garantir l’avenir économique du Mali et maintenir la pérennité de cette tendance, le pouvoir actuel du Mali ne doit pas oublier les infrastructures de base (les routes, les technologies de l’information et de la communication, l’assainissement, l’énergie électrique et l’accès au crédit bancaire), qui restent des défis importants pour la production nationale au Mali ainsi que dans de nombreux pays africains. Il s’agit aussi d’investir davantage dans les secteurs comme la mine, l’énergie, l’eau et la santé. Les contraintes existantes en matière d’infrastructures et de main-d’œuvre qualifiée affectent la productivité des entreprises d’environ 40%.
Bakary Fomba, journaliste à l’ADS