Depuis le 15 décembre 2024, le Mali est devenu officiellement l’un acteur majeur du lithium à l’échelle mondial avec le lancement de la mine de Goulamina. En effet, le Général d’Armée Assimi Goïta a présidé, le dimanche 15 décembre 2024, la cérémonie officielle marquant le début de l’exploitation de la mine de lithium de Goulamina.
Un investissement colossal
En totalité, la mine de lithium de Goulamina est un investissement de près de 300 milliards de FCFA. Selon les différentes études menées avant le projet minier, les réserves sont évaluées à un peu plus de 2 millions de tonnes de matières exploitables sur une durée moyenne d’au moins de 8 ans. Ces réserves devraient positionner le Mali au rang des premiers pays ayant les plus importants gisements de lithium non encore exploités à l’échelle mondiale.
Un accord ambitieux signé avec le chinois Ganfeng Lithium
En mai 2024, alors que la question de l’exploitation du lithium malien devenait un des sujets économiques majeurs du pays et que les négociations étaient presque dans l’impasse, les autorités de la transition malienne annonçaient qu’un accord avait été trouvé avec l’entreprise chinoise Ganfeng Lithium pour l’exploitation du site de Goulamina. Cet accord signé pour 21 ans d’exploitation à partir d’août 2024, reste un des accords les plus ambitieux entre la partie chinoise et malienne. En effet, l’exploitation des 100 km2 du site de Goulamina représente une réserve de 50 millions de tonnes.
30% des dividendes, c’est la part directe au bénéfice du trésor public malien
Le lithium est une ressource les plus convoitées sur les marchés mondiaux aujourd’hui. Il est notamment utilisé pour la fabrication de batteries, de téléphones portables ou encore de voitures électriques. Dans un contexte particulièrement en tensions à l’échelle internationale, concernant les minerais rares, le Mali devrait tirer profit de cette nouvelle mine. Le président de la transition malienne, le Général Assimi GOÏTA a évoqué longuement les retombées économiques attendues lors de cette cérémonie officielle. Il a notamment évoqué un chiffre d’affaires initial de 680 milliards de FCFA. Ce chiffre devrait « alimenter les banques maliennes et dynamiser les activités économiques ». Pour le président de la transition malienne, « les dividendes de la mine, estimés à 71 milliards de FCFA, bénéficieront à l’État (30 %) et au secteur privé (5 %), tandis qu’un investissement de 25 milliards de FCFA est prévu pour des projets communautaires : routes, centres de santé, écoles, et infrastructures énergétiques ».
Une nouvelle donne financière possible grâce à la réforme du secteur minier
En effet, le Mali a conduit en 2023 une réforme majeure de son code minier. Cette réforme est d’ailleurs toujours un sujet à débat quant à son application. Dans tous les cas, grâce à l’application de ce nouveau code minier, le trésor public malien devrait récupérer 30% des revenus du site de Goulamina et 51% de la sous-traitance devra être accordée à des entreprises maliennes.
« Un partenariat stratégique et sincère »
L’inauguration de ce site a été surtout pour les parties chinoise et malienne d’afficher la santé de leur coopération. C’est ce qu’a rappelé le Général Assimi GOITA, qui a qualifié la collaboration avec la République populaire de Chine de « partenariat « stratégique et sincère ». Il a également remercié la société chinoise Ganfing pour son engagement à respecter les lois maliennes et à soutenir le développement socio-économique des communautés locales.
M. K, pour L’Analyse de la semaine – ADS – contact@analysedelasemaine.com