L'Analyse de la Semaine
Mon compte
  • MALI
  • SÉNÉGAL
  • SAHEL
  • AFRIQUE
  • INTERNATIONAL
  • NOUS
    • Devenir contributeur
    • Nous contacter
    • Á propos de nous
No Result
View All Result
L'analyse de la semaine

Placer les femmes au cœur du développement durable en Afrique de l’Ouest : une exigence de justice sociale et d’efficacité

Placer les femmes au cœur du développement durable en Afrique de l’Ouest : une exigence de justice sociale et d’efficacité

Image d'illustration/ source : google

Par Aïcha Thiéro Yatabary, MD, MPH, Affaires humanitaires et Coopération internationale, Présidente du Think tank construire un nouveau partenariat pour le développement durable en Afrique

Le 27/19/2025

En Afrique de l’Ouest, les femmes sont à la fois les premières victimes des crises climatiques, sanitaires et économiques, et les actrices incontournables de solutions durables. Pourtant, leur exclusion persistante des sphères décisionnelles, de l’accès au crédit, à la terre et aux technologies vertes freine la mise en œuvre effective des Objectifs de Développement Durable.

Le développement durable répond à une logique d’inclusivité et d’interconnexion entre différents champs disciplinaires. Il se traduit par plusieurs politiques de protection sociale, surtout dans les pays en développement. C’est un levier important de lutte contre la pauvreté et de protection des populations vulnérables. En Afrique de l’Ouest, le système de Couverture Santé Universelle illustre bien cette dynamique. C’est un socle de solidarité majeur. Cela est bien la preuve que la santé est le pilier des Objectifs de Développement Durable.

Il serait intéressant de développer cette approche en intégrant santé, genre et environnement.

D’ores et déjà, « l’action mondiale en faveur de la participation des femmes à un développement durable et équitable », constituant le Chapitre 24 de l’Action 21, définissait les bases de cette dynamique. Celles-ci concernent surtout les conditions d’accès à la terre pour les femmes, la participation de celles-ci à la gestion des écosystèmes nationaux et à la préservation de l’environnement, l’accès à l’éducation et à un emploi sûr, la facilitation de l’accès au crédit, la participation des femmes aux décisions économiques et politiques, entre autres.

Le développement dépendant d’un agenda qui répond à une planification bien élaborée, évoluant sans cesse, le processus a suivi son cours jusqu’à l’adoption des ODD en 2015 et leur entrée en vigueur en 2016. C’est ainsi que la conférence de Rio et son action mondiale en faveur de la participation des femmes à un développement durable et équitable a évolué en 2015 pour donner naissance à « l’Action 2015 des femmes pour une planète saine et paisible », puis en 2020 pour donner le « GAP amélioré ».

Sans nous avancer la voie de l’humanisme féministe, nous souhaitons mener un plaidoyer pour une meilleure prise en compte des femmes dans les politiques de santé, de protection de l’environnement et de développement durable. Les capacités des femmes doivent aussi être renforcées en matière de développement durable, et elles doivent être sensibilisées sur cette question afin qu’elles la prennent à bras le corps, une fois qu’elles seront conscientes de leur rôle pour faire bouger les lignes.

La santé des femmes est une préoccupation majeure dans les pays en développement.

Non seulement elles sont plus exposées à certaines maladies chroniques pour des raisons culturelles qui les exposent à la pauvreté et à des comportements à risque, mais aussi elles sont biologiquement plus vulnérables que les hommes face à certaines affections. Elles sont aussi celles à qui incombe la charge de l’accompagnement et de la prise en charge des malades dans les pays d’Afrique de l’Ouest, du moins pour tout ce qui concerne le « Care », ce qui les coupe parfois de leurs sources de revenus.

Ne sont-elles pas elles qui font face aux dépenses de santé des enfants, dans les pays où la Couverture Santé Universelle n’est pas encore bien instaurée, ou aux frais de scolarité de leurs enfants dans certaines régions d’Afrique ?

Ces braves femmes africaines qui constituent 80% des travailleurs agricoles dans les pays africains sont aussi celles qui détiennent les techniques ancestrales en lien avec une pratique plus durable de l’agriculture. En revanche, elles rencontrent souvent des difficultés d’accès au matériel agricole, aux intrants, aux engrais bio et à la terre comme évoqué plus haut.

Pour ce qui concerne la question de l’industrialisation durable et inclusive, combien de femmes ont accès à des crédits en Afrique pour se lancer dans l’entrepreneuriat dans ce domaine, quand bien même elles ont accès à la culture de certains produits comme le coton qui possèdent un potentiel en matière d’industrialisation alignée avec les Objectifs de Développement Durable ?

Dans le domaine minier, les femmes sont souvent cantonnées dans la pratique artisanale de cette activité, faute de moyens et exposées à tous les risques pour leur santé, liés à l’utilisation du mercure ou du cyanure par exemple.

On n’ose même pas imaginer l’intervention des femmes dans la sphère de start-up en matière de production d’énergie renouvelable ; même quand leur présence est possible, elle est timide. Il en est de même pour les sphères politiques et l’appareil décisionnaire.

Il est temps et grand temps que les femmes occupent en Afrique la place qui leur revient en ce qui concerne la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable. Non seulement elles sont les premières victimes du réchauffement climatique en termes d’insécurité alimentaire, de conflits, de catastrophes naturelles et de conséquences sur leur santé, mais elles sont celles sur lesquelles la pauvreté pèse le plus en matière d’accès à des solutions pour améliorer leurs conditions de vie.

La discrimination positive en termes d’éducation et d’accès à l’emploi est une voie pour inverser la tendance, mais elle doit aussi concerner divers domaines comme l’accès à la santé, à la pratique d’une agriculture et une industrialisation durable et inclusive, sans oublier l’entrepreneuriat vert et l’investissement dans les énergies renouvelables.

Ce n’est ni du « wokisme », ni du gauchisme, mais une question de justice sociale.

NB : Le titre et le chapô sont de notre rédaction

  • MALI
  • SÉNÉGAL
  • INTERNATIONAL
  • AFRIQUE
  • SAHEL
  • Devenir contributeur
  • Á propos de nous
  • Nous contacter
Nous contacter

© 2025 Analyse de la semaine

No Result
View All Result
  • MALI
  • SÉNÉGAL
  • SAHEL
  • AFRIQUE
  • INTERNATIONAL
  • NOUS
    • Devenir contributeur
    • Nous contacter
    • Á propos de nous

© 2025 Analyse de la semaine