Après sa décision surprenante de ne plus être candidat à sa propre succession, le président Macky Sall reçoit de vives félicitations venant d’un militant mauritanien qui, quelques jours auparavant lui adressait une lettre ouverte lui invitant à renoncer à un troisième mandat.
Le samedi dernier, j’avais adressé un message au président Macky Sall avec certaines recommandations. J’avais des nœuds au ventre à vrai dire de le voir se représenter à cette élection présidentielle de 2024 pour un troisième mandat, alors que cela va créer des vives tensions. J’étais persuadé que ça peut être une source d’instabilité dans toute la zone de l’Afrique de l’ouest en sachant que le Mali, la Mauritanie, Burkina Faso, Tchad, Niger, Côte d’Ivoire etc. sont extrêmement vulnérables.
Nous sommes tous témoins du forcing voire le chantage auquel se livrent les partisans de l’Alliance pour la République (APR) afin de le maintenir au pouvoir. Forte heureusement qu’il a refusé d’être un appât politique pour certains loups assoiffés du sang des sénégalais. L’adage peulh qui dit « le chef n’est pas méchant mais c’est son entourage qui est méchant » peut se vérifier dans certains états africains. La décision courageuse du président Macky Sall est à féliciter, encourager et à promouvoir partout en l’Afrique comme modèle démocratique.
Ci-dessous la copie de ma lettre adressée au président sénégalais et qui a été censurée par beaucoup de médias, bonne lecture.
A son Excellence Macky SALL, président de la république du Sénégal.
J’ai eu échos que son excellence le président Macky SALL va s’exprimer après la fête de Tabaski, voilà une occasion qui me pousse tout bonnement à lui adresser cette communication. J’espère, qu’elle lui parviendra à pic afin qu’il évite de commettre des erreurs irréparables aux conséquences multiples pour toute la sous-région ouest africaine. Je me suis intéressé naturellement aux différentes constitutions adoptées par la république du Sénégal depuis 1959 à nos jours.
Excellence monsieur le président, le constat est sans appel. Depuis 1963, la durée des mandats du président sénégalais est militée à deux mandats seulement et pas plus. La seule chose qui est rétorquée par les modifications constitutionnelles, c’est la durée du mandant, tantôt réduit 7 à 5 ans et vice-versa. N’écoutez pas ceux qui vous vendent grossièrement le fameux argumentaire fallacieux que la loi n’est pas « rétroactive » ou que sais-je encore. Ce sont les ennemis du Sénégal qui vous poussent à vous maintenir au pouvoir afin de préserver leurs intérêts mesquins en mettant votre beau pays, terre de la Teranga (accueil) à feu et sang.
Ci-dessous, chronologiquement les différentes constitutions qu’a connues la république du Sénégal.
- La Constitution du 24 janvier 1959 du Sénégal, pas de président encore ;
- La Constitution du 26 août 1960 du Sénégal ;
« Article 21. Le Président de la République est élu pour sept ans par un collège électoral comprenant, d’une part, les membres de l’Assemblée Nationale, d’autre part, un délégué par assemblée régionale et un délégué par conseil municipal réunis en Congrès. Le bureau du Congrès est celui de l’Assemblée Nationale. La loi fixe les modalités de désignation des délégués des assemblées régionales et des conseils municipaux. Le Président sortant est rééligible. »
- La Constitution du 7 mars 1963 du Sénégal ;
« Article 21 : Le président de la République est élu au suffrage universel direct et au scrutin majoritaire à deux tours. Il n’est rééligible qu’une seule fois.
Article 22 : La durée du mandat présidentiel est de sept ans. »
- La Constitution du 22 janvier 2001 du Sénégal ;
« Article 27 : La durée du mandat du Président de la République est de cinq ans. Le mandat est renouvelable une seule fois. Cette disposition ne peut être révisée que par une loi référendaire ou constitutionnelle. » Maitre Abdoullaye Wade président de la république
- La Constitution du Sénégal 23/05/2019 ;
« Article 27: Article premier de la loi constitutionnelle n° 2016-10 du 05 avril 2016 portant révision de la Constitution (JORS, numéro spécial 6926 du 07 avril 2016, p. 505), article modifiant et remplaçant l’article 27. « La durée du mandat du Président de la République est de cinq ans. Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ». Macky Sall président de la république
Mes recommandations excellence monsieur le président sont :
- De ne pas vous présenter pour un troisième mandat ;
- De gracier l’opposant Ousmane Sonko ;
- D’organiser des élections libres et transparentes ;
- De négocier avec tous les acteurs politiques sénégalais qu’il n’y ait pas de chasse à la sorcière ni règlement de comptes politiques après vous;
- De libérer tous les détenus arrêtés lors des événements malheureux au Sénégal ce dernier temps.
Le 01 Juillet 2023
Diko Hanoune, Militant Abolitionniste Mauritanien