Le sommet du G7 de 2025, organisé au Canada, a été brusquement perturbé par le départ anticipé du président américain Donald Trump. Ce retrait inattendu, survenu avant la fin officielle des discussions, a entraîné l’annulation de rencontres bilatérales importantes, notamment avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le Premier ministre australien Anthony Albanese. Le président américain a justifié sa décision par l’urgence de la situation au Moyen-Orient, où les tensions entre Israël et l’Iran ont atteint un niveau critique.
Cette crise au Moyen-Orient constitue l’un des contextes les plus explosifs de la scène géopolitique actuelle. Les frappes croisées entre Téhéran et Tel-Aviv se sont intensifiées, causant des pertes civiles et militaires. Donald Trump, fidèle à sa posture offensive, a appelé à une réponse rapide tout en avertissant les civils iraniens de fuir Téhéran. Il a déclaré que « l’Iran ne gagne pas cette guerre », soulignant une volonté d’endiguer toute avancée militaire iranienne. Ses propos, relayés sur Truth Social, ont été perçus comme une escalade rhétorique, suscitant de vives réactions au sein même du G7.
Malgré des efforts diplomatiques, les membres du G7 n’ont pas réussi à adopter une position commune sur la crise. La France a défendu une approche prudente, axée sur la désescalade et la protection des populations civiles, tandis que d’autres membres, comme le Royaume-Uni, ont exprimé leur soutien à une politique de fermeté envers l’Iran. Le départ de Trump a désorganisé les négociations et mis en lumière des divisions stratégiques déjà présentes, notamment sur la gestion du dossier nucléaire iranien.
Ce désaccord souligne les limites de l’efficacité collective du G7. Alors que l’organisation aspire à incarner une gouvernance mondiale démocratique et stable, elle peine à imposer une vision unifiée face aux grandes crises contemporaines. Le comportement unilatéral des États-Unis et le manque de coordination sur les dossiers sensibles fragilisent l’image du G7 comme moteur du multilatéralisme. Le sommet, au lieu de renforcer la cohésion transatlantique, a exposé la désarticulation croissante entre ses membres.
Dans ce contexte, la nécessité d’une refondation diplomatique devient évidente. Face à l’émergence de blocs concurrents comme les BRICS, le repli américain sur ses priorités nationales, et la montée des tensions régionales, le G7 est confronté à une perte d’influence. La gestion du conflit israélo-iranien pourrait être un tournant décisif : soit il renforce le rôle du groupe dans la prévention des conflits internationaux, soit il marque son déclin en tant que plateforme de décision stratégique globale.
Adama Sy, pour L’Analyse de la semaine – ADS