Depuis un certain temps, le Soudan est au centre de l’actualité politique du continent. Une situation qui s’explique par l’histoire politique mouvementée de ce pays qui a connu à plusieurs reprises rebellions, coups d’état, et d’autres formes de violences politiques…
Depuis le 15 avril dernier, le Soudan fait face à des combats d’une grande violence. A Khartoum, la capitale du pays, les deux généraux héritiers du pouvoir de l’ancien dictateur Omar El-Béchir, ne se font aucun cadeau et la population civile paie un prix fort. D’après les dernières estimations de l’Organisation des Nations Unies, le conflit au Soudan a déjà fait plus de 500 morts, plus de 4 000 blessés.
Le général Hemetti : l’ancien chef de guerre aux portes de Khartoum
Du Darfour initialement aux territoires des deux Soudan (les deux pays), Hemetti est un nom célèbre. De son vrai nom, Mohammed Hamdan Daglo, surnommé « Hemetti », ce paramilitaire janjawid tire sa célébrité de deux postulats majeurs : d’abord de la guerre au Darfour et de sa grande richesse. Il est aujourd’hui l’un des hommes les plus riche du Soudan. Chef de la puissante et célèbre milice janjawid, qui a violemment combattu lors de la guerre du Darfour entre 2003 et 2009, Hemetti était d’abord le grand allie du général Abdel Fattah al-Burhane, le chef de l’armée soudanaise avant d’affronter ce dernier le 15 avril dernier.
Hemetti : le puissant commandant du Rapid Support Forces (RSF)
Puissant commandant du groupe paramilitaire Rapid Support Forces (RSF), le général Hemetti n’est surtout pas un inconnu. En 2019, avant la chute de l’ancien dictateur soudanais Omar El-Béchir, lui et son groupe avaient été mentionnés comme responsables des violentes dispersions des manifestations qui ont précédé la chute du président El-Bechir. D’ailleurs, c’est lui, Omar El-Béchir, qui a amené « Hemetti » et son groupe RSF au plus proche des hautes sphères du pouvoir soudanais avant d’être destitué par l’armée.
Un parrain pour deux rivaux
Omar El-Béchir aura sans doute précipité le Soudan dans un dilemme. Les deux généraux, le général Hemetti et Al-Burhane, auront été adoubés par un même parrain : Omar El-Béchir, toujours recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité pour une possible poursuite pour génocide au Darfour. La propulsion du général Hemetti dans les plus hautes sphères du pouvoir soudanais par Omar El-Béchir avait plusieurs indications importantes parmi lesquelles il y avait la protection du pouvoir. Le général Hemetti est un homme craint au Darfour et à Khartoum. Sa présence aux côtés d’Omar El-Béchir a été l’une des forces incontestées du maintien au pouvoir de l’ancien dictateur.
La terreur des milices Janjawids omniprésente au Soudan
L’histoire de ces milices Janjawids est essentiellement liées à la célébrité du général Hemetti. Ces milices qui constituaient déjà un groupe paramilitaire, avait été créé pour combattre au Darfour au service du pouvoir soudanais de l’époque. Elles opéraient essentiellement dans un objectif : celui d’alimenter la terreur et d’anéantir la rébellion d’alors dans la région du Darfour. Cette milice, qui se s’est fait un nom pendant la guerre du Darfour est également accusées de plusieurs faits de violences et le général Hemetti est principalement concerné. En effet, le chef actuel des forces d’intervention rapide (FSR), était à la tête des milices Janjawids au Darfour. Le général Hemetti avait été propulsé à la tête des milices Janjawids au début des années 2000. D’autre part, les Janjawids qu’il dirigeait sont accusées de plusieurs faits, des exactions qui sont d’ailleurs à l’origine des poursuites qui visent toujours l’ancien dictateur soudanais Omar el-Béchir.