Au Tchad, le Dialogue National Inclusif semble être une priorité pour la transition afin de mener les fils et les filles du pays vers une réconciliation nationale. Pour cela, le gouvernement compte donner une « entière satisfaction » aux conditions posées par les différents groupes armés pour leur participation. Car in fine, ce dialogue national est un gage démocratique et la condition sine qua-non d’une véritable réconciliation et d’une paix durable dans le pays…
La main tendue du Chef de l’Etat
Les autorités tchadiennes préparent le dialogue national inclusif attendu de longue date. En effet, en fin avril dernier, le Président de la transition, Mahamat Idriss Déby Itno, avait annoncé dans son discours à la Nation, la tenue d’un dialogue national inclusif qui déterminera des modalités de transfert du pouvoir aux civils. Par ailleurs, le Chef du Conseil militaire de la Transition qui a pris le pouvoir au lendemain de la mort de son père, Idriss Déby Itno, souhaite l’adhésion de tous les fils et toutes les filles du Tchad à cette table ronde, y compris les différents groupes rebelles du pays. Ainsi, des discussions ont été engagées, en fin octobre dernier, auprès des rebelles et les opposants politiques pour qu’ils prennent part aux futures négociations. A cet effet, les principaux groupes rebelles tchadiens se sont dits, mardi 2 novembre, « disposés » à participer au dialogue national inclusif « sous certaines conditions » après des rencontres à Doha et à Paris avec le comité chargé de préparer l’événement. Ils ont, en effet, demandé la libération de prisonniers de guerre ; l’amnistie générale à tous les politico-militaires et la restitution de biens de rebelles saisis par le gouvernement. Par ailleurs, à l’issue d’un conseil des ministres extraordinaire tenu lundi, les autorités ont accordé une amnistie générale à tous les opposants politiques et rebelles détenus en prison ou en exil pour leur permettre de participer au futur dialogue national inclusif. Une mesure qui répond à l’une des exigences les groupes armés qui conditionnent leur participation aux négociations avec les autorités du pays.
Le dialogue, un appel à la paix et à la réconciliation
Ils sont en effet, environ 400 personnes condamnées pour « atteinte à l’intégrité de l’État » et « des délits d’opinion », notamment de nombreux leaders politico-militaires en prison ou en exil qui seront graciés par les autorités de la transition tchadienne. Par ailleurs, à travers cette mesure, le Conseil militaire de la transition semble écrire une nouvelle page de l’histoire du Tchad, en invitant toutes les couches socio-politiques, y compris les groupes rebelles à la table de négociation pour tracer ensemble l’avenir du pays et ouvrir les cœurs à la paix et à la réconciliation nationale. Pour obtenir la participation massive de tous et de toutes, le Président de la Transition continue sa politique de la main tendue aux différents groupes rebelles. C’est ainsi qu’au-delà de l’amnistie générale d’environ 400 rebelles et opposants condamnés, le Chef de l’Etat, s’apprête également à satisfaire d’autres revendications des groupes armés pour les emmener à prendre part à la table ronde qui mènera le pays vers la réconciliation nationale et la cohésion sociale. Beaucoup d’observateurs jugent cet acte « salutaire » et estiment que ceci constitue un grand pas vers la paix.