La semaine dernière, 12 russes et lituaniens ont été interceptés puis arrêtés par les autorités tchadiennes dans une localité non loin de la frontière libyenne, au nord du pays. Même si ces derniers ont été reconnus après comme des touristes, leur présence dans cette zone dangereuse a suscité des interrogations.
Ces dernières années, les capitales des pays sahéliens baignent dans un sentiment anti-présence française. Certains observateurs ont même estimé que le Kremlin est en train de profiter de cette situation pour déloger la France du Sahel. Au Mali, dans la foulée du deuxième coup d’état, survenu en moins d’une année, des manifestations ont agité plusieurs villes du pays pour dénoncer la présence française. Selon ces manifestants, l’intervention française n’a pas apporté de plus-value en termes de solutions attendues à l’instabilité sécuritaire.
Ainsi, le collectif Yere Wolo Debout sur les remparts, et d’autres, ont sollicité une intervention de la Russie, comme en Lybie et en Syrie. En Libye, des mercenaires d’une société paramilitaire dénommée Wagner, proche du Kremlin et du GRU, les services de renseignement militaire russes, selon Le Figaro, ont pu occuper le terrain. Appuyés par des militaires turcs et syriens, les Russes ont pu soutenir le maréchal Haftar à contrôler une grande partie de l’Est du pays dont la base aérienne de Syrte, au sud-est de Tripoli, et celle d’al-Joufra, dans le centre.
Traffic et d’autres activités illégales
Aussi, a-t-il été constaté par des observateurs que les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde (FACT) avaient eux aussi bénéficié d’une aide des mercenaires de cette société Wagner récemment pour faire face à l’armée tchadienne.
C’est pourquoi d’ailleurs les douze touristes dont onze russes et une lituanienne avaient été arrêtés par les autorités de transition tchadienne avant que leur identité et l’objet de leur présence dans cette zone soient connus. Selon Le Figaro, cette zone est régulièrement en proie à des confrontations entre armée et rebelles à cause de la récurrence du trafic d’armes et de drogues ainsi que des activités illégales d’orpaillage.