Du 5 au 8 août 2025, la ville touristique d’Awaza, au Turkménistan, accueille la 3e Conférence des Nations unies sur les Pays en développement sans littoral (PDSL). À cette occasion, la Confédération des États du Sahel (AES), représentée par le Premier ministre malien, le Général de Division Abdoulaye Maïga, a livré un message fort au nom des trois chefs d’État membres. Au cœur de son intervention : la nécessité d’un partenariat international plus équitable pour briser l’isolement géographique et accélérer le développement endogène du Sahel.
Dans un discours prononcé lors de la cérémonie d’ouverture, le chef du gouvernement malien a d’abord rappelé les défis spécifiques auxquels sont confrontés les États sans accès à la mer. Pour l’AES, entourée de onze pays côtiers, l’enclavement est un obstacle majeur au commerce, au transport, à la connectivité régionale et, plus largement, à la prospérité. Abdoulaye Maïga a dénoncé les blocages politiques et mesures coercitives qui entravent ce droit fondamental à la mer, pourtant garanti par la Convention de Montego Bay (1982) et celle sur le commerce de transit (1965).
« Nous devons briser les chaînes de l’enclavement qui freinent notre développement », a-t-il martelé, appelant la communauté internationale à condamner fermement ces pratiques. Les coûts logistiques élevés, les délais prolongés et les contraintes structurelles pèsent lourdement sur les économies sahéliennes, en dépit de leurs richesses naturelles et de leur potentiel démographique.
Face à cette réalité, les pays de l’AES misent sur des solutions souveraines et concertées. Le Premier ministre a ainsi mis en avant la création de la Banque Confédérale pour l’Investissement et le Développement, l’industrialisation locale, la transformation des ressources sur place et la mobilisation accrue des capitaux internes. Ces initiatives s’inscrivent dans une vision stratégique visant à renforcer la résilience économique des États sahéliens.
Le chef du gouvernement malien a également plaidé pour une révision des critères internationaux de notation financière, jugés défavorables aux pays vulnérables. Il a invité à une coopération renforcée entre États de transit et États sans littoral, pour construire des corridors logistiques et commerciaux efficaces, durables et intégrés.
Enfin, sur le plan sécuritaire, l’AES a salué les efforts des forces armées sahéliennes dans la lutte contre les groupes terroristes, tout en appelant à la cessation des soutiens extérieurs à ces mouvements. Le Sahel, a-t-il insisté, reste un espace d’opportunités, ouvert au dialogue et à la coopération, mais sur la base d’un respect mutuel et d’un partenariat « gagnant-gagnant ».
Issa Djiguiba, pour l’Analyse de la Semaine-ADS