Le Gabon se prépare à une élection présidentielle anticipée, désormais fixée au samedi 12 avril 2025. Cette échéance, annoncée lors du Conseil des ministres présidé par le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, marque un tournant décisif pour le pays, qui tente de refermer la page de la transition politique enclenchée après le coup d’État du 30 août 2023. Ce coup de force avait renversé Ali Bongo Ondimba, en place depuis 2009, et mis fin à plusieurs décennies de règne dynastique de la famille Bongo.
À l’origine, cette élection était prévue pour août 2025, mais son avancement traduit la volonté des autorités de répondre à une double pression : interne et externe. D’une part, une partie de la classe politique et de la société civile appelle à un retour rapide à l’ordre constitutionnel, condition essentielle pour garantir la légitimité du futur pouvoir. D’autre part, les partenaires internationaux du Gabon, notamment l’Union africaine et certains États occidentaux, encouragent un processus électoral rapide et transparent afin de rétablir la stabilité institutionnelle et économique du pays.
Une élection sous haute surveillance pour garantir sa crédibilité
L’histoire électorale du Gabon est marquée par des scrutins controversés, souvent entachés de fraudes et d’irrégularités. En réponse à ces préoccupations, les autorités de transition ont annoncé la création de l’Autorité de contrôle des élections et du référendum (ACER). Cette nouvelle instance indépendante, composée de neuf membres, sera chargée de superviser et garantir la transparence du scrutin.
L’Autorité de contrôle des élections et du référendum (ACER) jouera un rôle essentiel dans la gestion du processus électoral en garantissant sa transparence et sa crédibilité. Elle devra notamment assurer la révision du fichier électoral, souvent contesté pour son manque de fiabilité, afin d’éviter les irrégularités. De plus, elle supervisera le dépouillement et la publication des résultats pour prévenir toute contestation ou suspicion de fraude. Enfin, l’ACER veillera au respect des règles de financement des campagnes, garantissant ainsi une compétition électorale équitable entre les candidats.
Cette réforme institutionnelle s’inscrit dans un effort plus large de refonte du système électoral, visant à renforcer la confiance du peuple gabonais dans ses institutions. Reste à savoir si ces garanties seront suffisantes pour éviter les tensions post-électorales qui ont souvent marqué l’histoire récente du pays.
Les enjeux et défis de cette présidentielle
L’élection présidentielle anticipée du 12 avril 2025 marque un tournant crucial pour le Gabon, qui cherche à clore la transition politique entamée après le coup d’État du 30 août 2023. Son bon déroulement dépendra notamment de l’Autorité de contrôle des élections et du référendum (ACER), chargée d’assurer un processus électoral transparent et crédible. L’un des enjeux majeurs reste la position du Général Brice Clotaire Oligui Nguema : s’il choisit de se présenter, cela pourrait être perçu comme une tentative de prolongation du régime militaire sous une autre forme, ce qui risquerait de diviser la classe politique et la population.
Outre la question de la transparence, le climat politique et social demeure un défi majeur, car toute contestation des résultats pourrait entraîner des tensions et des violences, comme lors des précédentes élections. Sur le plan économique, la tenue d’un scrutin crédible est essentielle pour restaurer la confiance des investisseurs et des partenaires internationaux, dont le soutien est crucial pour relancer l’économie gabonaise. Cette élection sera donc déterminante pour la stabilité et l’avenir démocratique du pays, avec un enjeu central : la capacité des autorités de transition à garantir une passation de pouvoir légitime et apaisée.
Une transition réussie ou une élection contestée ?
Le succès de cette élection dépendra largement de la capacité des autorités à respecter leurs engagements en matière de transparence et de démocratie. Une élection bien organisée et acceptée par tous pourrait permettre au Gabon d’amorcer une nouvelle ère politique, tournée vers la stabilité et la reconstruction. En revanche, une contestation des résultats ou des irrégularités majeures risqueraient d’alimenter une crise post-électorale, mettant en péril les efforts entrepris depuis la transition.
Le scrutin présidentiel du 12 avril 2025 est une étape clé pour le retour à l’ordre constitutionnel au Gabon après le coup d’État du 30 août 2023. Il devra être organisé de manière transparente, avec l’ACER garantissant une révision fiable du fichier électoral et la supervision des résultats. Le rôle du général Oligui Nguema est crucial, sa candidature pourrait susciter des tensions, tandis que son absence renforcerait la crédibilité du processus démocratique. L’issue de l’élection dépendra de l’acceptation des résultats par les acteurs politiques et la population. Si le scrutin est jugé transparent, il marquera le début d’une nouvelle ère démocratique, mais toute contestation pourrait fragiliser la stabilité du pays.